POURRAIT MIEUX FAIRE
La réforme du baccalauréat a un effet pervers dramatique pour les élèves qui ne peuvent suivre les cours régulièrement.
Que ce soit pour des raisons de refus scolaire anxieux, ou phobie scolaire, que ce soit pour des raisons médicales, lorsqu’un élève ne peut venir en cours régulièrement et obtenir des notes, l’obtention de son examen est fortement compromise.
Vous me direz que ceci était vrai aussi avant. Certes, citons Coluche, « il vaut mieux être riche et en bonne santé que pauvre et malade » …ok… mais l’effet de la réforme est pervers et laisse une marge très importante aux établissements, sans réelle égalité de traitement.
Explications.
Rappel de la loi : « le contrôle continu implique un respect scrupuleux de l’obligation d’assiduité prévue par l’article L.511-1 du Code de l’éducation, qui impose aux élèves des lycées de suivre l’intégralité des enseignements obligatoires et optionnels auxquels ils sont inscrits.
À ce titre, les élèves doivent accomplir les travaux écrits et oraux qui leur sont demandés par les enseignants et se soumettre aux modalités du contrôle continu qui leur sont imposées. »
Alors, on fait comment quand un élève qui doit suivre un traitement médical lourd, ou un élève qui vient en pointillé suivre les cours parce qu’ « il est « malade de l’école » … eh bien, il est prévu que si un « candidat scolaire ne dispose pas d’une moyenne annuelle dans un ou plusieurs enseignements, une évaluation de remplacement est organisée par le chef d’établissement. »
La réalité est qu’il y a une vaste amplitude de solutions adoptées dans les établissements.
Certains anticipent en disant que devant trop d’absences, le redoublement s’imposera.
C’est peu motivant pour l’élève, il sait déjà que son année est à refaire. Pour les élèves HP, c’est un peu la double peine. Le premier passage ne plaît pas vraiment et il faudra le refaire … perspective lourde s’il va au lycée difficilement, ce n’est pas facile.
D’autres lycées composent …demandant aux enseignants de trouver des notes ! Cela demande aux enseignants de jongler entre un groupe qui suit les cours puis est évalué en conséquence et, un ou plusieurs élèves pour qui la « moyenne » s’appuie parfois sur une seule note … ce n’est pas facile non plus.
Personnellement, je suis bien d ‘accord pour donner un coup de pouce à un élève qui a des soucis et pour trouver des notes, mais cela me questionne aussi.
Certes la concentration des épreuves dans le système antérieur était lourd (financièrement surtout et c’est pour cela qu’il fut abandonné) mais il était apprécié de certains élèves HP. Une avancée en roue libre pendant que c’est possible puis une augmentation brutale d’intensité sur un temps court.
Pour certains élèves que j’accompagne en ce moment, cela leur aurait donné l’espoir de pouvoir passer des épreuves et de peut-être réussir leur baccalauréat sans avoir suivi tous les cours et passé toutes les évaluations.
Mais réforme oblige …on s’adapte.
Nathalie