Billet n° 55

Co éducation

Définition : la construction de ce terme peut nous aider à le définir rapidement. « Coéducation » est formé à partir du préfixe –co signifiant « ensemble » et le mot « éducation » tiré du latin, avec une double origine : educate qui veut dire nourrir, et educere : tirer hors de, conduire vers, en un mot > élever.

C’est à dire que plusieurs acteurs peuvent agir ensemble pour accompagner la formation de l’enfant. 

Pour rappel, la coopération entre enseignants et parents est au cœur de la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 – loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République. Elle est aussi recommandée par le BO n° 38 du 17 octobre 2013 intitulé : « Renforcer la coopération entre les parents et l’école dans les territoires ».

L’idée est que chaque acteur impliqué dans l’accompagnement de l’enfant puisse investir son champ de compétences. La responsabilité éducative se trouve ainsi partagée, chacun y gardant sa « liberté » : les parents, leur liberté éducative, et les enseignants, leur liberté pédagogique.

Sur le papier, c’est assez clair. Et dans la pratique ?

Dans certains établissements, oui.

Le dialogue est installé, la confiance s’est construite, alors se crée entre les deux sphères une parité d’estime (concept élaboré par le chercheur Gaston Pineau). C’est-à-dire une estime mutuelle qui permet une écoute réelle, un non jugement, une prise en compte de la perception de l’autre. Parité indispensable car l’enfant ressent bien au quotidien les deux espaces : école/famille. C’est certes complexe à construire, mais c’est l’élément moteur qui permet une véritable coéducation.

Mais parfois, cette coopération reste à construire et ne va pas de soi.

Pour qui est-ce une stratégie gagnant/gagnant ?

          Pour l’enfant : il est et reste la priorité, il est au cœur de la réflexion. S’il sent qu’il y a un fossé entre l’équipe éducative et ses parents, il y a un conflit de loyauté qui se développe et cela ne donne rien de positif. Les enfants HP avec leurs petites antennes, le sentent au-delà des mots prononcés.

          Pour les enseignants : l’éclairage que peut apporter la famille est précieux. Combien de HP montrent des visages opposés : sages comme des images à l’école, ils « déchargent » le soir avec plus ou moins d’énergie. Les douleurs et les somatisations ne s’expriment pas forcément à l’école. A l’inverse, des situations difficiles sont parfois tues par ceux qui ne veulent pas inquiéter les parents.

          Pour les parents : accéder grâce aux échanges aux compétences et à l’expérience des professionnels de l’éducation est indispensable. Les parents peuvent ainsi être conseillés et ils peuvent suivre l’évolution de leur enfant ; cela peut apaiser des inquiétudes et imprime une vision positive de l’école et de ses acteurs.

Comment mettre ceci en place ?

Encore une fois, quand tout va bien… je passe … mais quand il y a des enfants à besoins spécifiques, quand il y a une situation difficile repérée, alors oui, même si cela alourdit le travail des enseignants, il est impératif de dialoguer.

Et là aussi, ouvrons l’école aux spécialistes qui enrichissent la coéducation : psychologues, psychomotricien, orthophoniste …ou tout expert qui par son approche externe mais non extérieure enrichit la réflexion.

Nathalie C