Billet n°56

PLUS QUI VAUT MOINS

Lorsqu’un élève à haut potentiel intellectuel s’ennuie en classe, la solution la plus immédiate pour beaucoup d’adultes semble être de lui donner davantage de travail.

« Tu as fini tes exercices, voilà d’autres exercices à faire … »

Cette approche part souvent d’une bonne intention mais pour l’élève HP qui a déjà eu du mal à faire des exercices répétitifs, c’est la double peine.

Cela traduit surtout une méconnaissance chez certains enseignants de la manière dont ces élèves fonctionnent réellement.

L’élève HPI n’a pas besoin de quantité, mais de qualité. Ce qui le stimule, ce n’est pas de refaire dix exercices supplémentaires du même type, mais de comprendre pourquoi les choses fonctionnent ainsi, de pouvoir explorer autrement, de faire des liens, de créer, de remettre en question. Quand on lui propose simplement « plus de travail », il perçoit cela comme une punition, une surcharge injuste ou une absence d’écoute de ses besoins réels.

Cette incompréhension mutuelle crée souvent un fossé entre l’élève et l’enseignant. L’adulte croit encourager, l’enfant se sent au contraire incompris et démotivé. Son besoin profond n’est pas de « faire plus », mais de « penser autrement » : approfondir, inventer, débattre, se confronter à la complexité.

Ainsi, la véritable différenciation pour un élève HPI ne réside pas dans la quantité de tâches à accomplir, mais dans la nature des défis qu’on lui propose.

Le comprendre, c’est reconnaître que la curiosité et la créativité valent mieux que la répétition et la surcharge.

Nathalie C