Célébrons le printemps en janvier …
La situation est complexe mais je suis animée d’une fougue que je ne saurais refréner. Alors, j’aimerais apporter ma modeste contribution au contexte ambiant.
Non, il ne s’agit pas de proposer de nouvelles méthodes pédagogiques permettant d’intéresser tous les élèves. Méthodes permettant à tous de réussir. Tous, c’est-à-dire ceux qui sont présents, ceux qui ont des besoins spécifiques, ceux qui sont absents car cas contacts, ceux qui sont absents car malades, ceux qui reviennent, ceux qui repartent … bref tout le monde. Non, ce n’est pas dans ce domaine.
Non, il ne s’agit pas non plus de proposer une nouvelle organisation du bac. Depuis la réforme proposée par mon cher ministre, l’examen ne s’est jamais passé tel qu’il a été inventé et pensé. Epreuves annulées, épreuves supprimées, épreuves reportées … non, je laisse l’inventivité sur ce sujet s’exprimer depuis les instances ministérielles.
Mon approche est beaucoup plus pragmatique et concerne le calendrier scolaire.
Certes, celui de l’année 2021-22 est déjà largement calé, presque déjà entièrement consommé ; celui de 2022-23 est déjà établi et même certainement ceux des 10 années à venir.
Mais justement.
Les élèves à haut potentiel ont un rapport à l’école qui imposerait de modifier ce calendrier.
Beaucoup d’élèves à haut potentiel commencent l’année sereins et ils y vont à fond. Découvertes de nouveaux enseignants, de nouveaux programmes. Le rythme change, ils sont curieux et ont soif d’apprendre …
Mais plus ou moins vite, et souvent très très vite, le fonctionnement de l’enseignant est capté. Ses méthodes, ses points forts et fragilités sont synthétisés, car passés au scalpel… alors finie la surprise. La découverte de nouveaux programmes laisse peu à peu la place à l’ennui qui envahit bon nombre d’élèves HP car le rythme ne leur correspond souvent pas. Pour peu qu’ils soient confrontés à des méthodes qui conduisent à des nombreuses répétitions, x exercices à faire et à refaire, cela s’aggrave.
Alors très clairement, pour une majorité d’entre eux, l’année scolaire est trop longue.
L’idée serait de faire une année à durée variable. Certains tiennent jusqu’à Noël, d’autres peuvent encore donner le change quelques semaines ou quelques mois…mais que c’est difficile. Les regards s’éteignent, la participation s’étiole, les sourires disparaissent. Les masques n’empêchent pas de deviner un œil rieur ou non. Et en ce moment, ça rigole moyen, moyen.
Certains vont même jusqu’à somatiser et développent des pathologies qui les éloignent un temps des bancs de l’école.
Alors, une année plus courte, une année à géométrie variable en quelque sorte.
C’est ce que l’on fait avec les accélérations, c’est-à-dire les sauts de classe ou les décloisonnements. N’hésitons pas à proposer ces solutions car je crains que mon idée d’année scolaire arrêtée à Noël ne soit pas bien comprise ???? et ne soit enterrée sous d’épais dossiers.
Une mise en œuvre collective du saut de classe, une réflexion à plusieurs sur un passage progressif et bien accompagné, c’est proposé un second souffle indispensable et salvateur. Ne soyons pas trop frileux pour les envisager quand cela s’impose. Alors une même année pourrait compter plusieurs printemps…
Nathalie C