Billet n°13

En réponse à la négation de la précocité intellectuelle que l’on peut entendre ici et là…encore !

Étape numéro une, écouter cela :

Ou comment entendre un monsieur, au demeurant fort intelligent, exposer un grand nombre de sottises…ou contrevérités, restons politiquement correct !!

Cette interview date de 2010 mais elle est encore diffusée auprès d’enfants, dans les classes, par des professeurs dont on peut imaginer qu’ils veulent transmettre un discours positif : à savoir que tout le monde peut apprendre !

Bien, soit … On pourrait aussi imaginer d’autres intentions plus négatives, mais n’allons pas jusque-là.

Sauf que, quand on est un élève à haut potentiel, un EIP, et que l’on entend ce discours, cela fait des ravages. Une telle négation quand on a soit même du mal à accepter sa précocité …parce qu’on vient de le découvrir, ou parce qu’on a des difficultés scolaires …et bien ce discours est absolument dramatique.

Alors, afin de répondre de manière scientifique voici une courte vidéo du professeur Michel HABIB.

Et pour ceux qui voudraient en garder une trace écrite en voici l’essentiel ci-dessous.

Pr Habib rappelle que l’on peut utiliser trois méthodes pour observer le cerveau :

L’électro encéphalogramme

L’IRM fonctionnel

L’IRM morphologique

La méthode de l’électro encéphalogramme montre que le cerveau d’une personne HP fonctionne de manière plus cohérente c’est-à-dire que les différentes parties du cerveau sont plus en relation les unes avec les autres. Ceci a été mis en relation avec l’idée que l’intelligence de l’enfant HP est qualitativement différente, notamment avec l’intelligence en arborescence alors que l‘intelligence e standard est plus séquentielle.

L’IRM fonctionnel a montré que c’était seules certaines zones du cerveau diffèrent de manière significative entre un HPI et une personne non HPI. Deux zones sont surtout très impliquées dans le traitement d’une tâche complexe, à savoir la zone frontale et la zone pariétale

Des études ont comparé des personnes avec QI > à 130 et des personnes avec un Qi < à 130. Cette approche permet de comparer deux types de populations : on voit alors que les zones qui différent dans le traitement d’une tâche, sont la zone frontale et la zone pariétale

Ainsi il ne s’agit pas d’une particularité différente globale du cerveau mais bien d’une accentuation du fonctionnement de certaines zones, spécialement le cortex frontal et pariétal.

Avec imagerie traditionnelle morphologique, c’est à dire dans la structure même du cerveau, la substance blanche peut être évaluée de manière fine (méthode DTI) . Avec comparaison entre deux groupes de population, on a pu montrer aussi que l’organisation de ces fibres est quelque peu différente chez les précoces. Ils ont une plus riche connectivité entre les différentes zones du cerveau et tout particulièrement dans les parties de substance blanche qui unissent le lobe pariétal et le lobe frontal. On voit ici une fois de plus le lien plus efficace entre deux zones crucial du cerveau.

Grâce à des études faites dans une même famille, il a été montré que ceux qui ont une particularité de fonctionnement et par exemple des difficultés d’apprentissage, ont un cerveau qui est morphologiquement différent de ceux, à l’intérieur de la même famille, qui n’ont pas ces particularités-là.

Grâce à une étude faite par le docteur Marie-Noelle Magnier (CHU Pasteur Nice) avec l’Electro encéphalogramme, sur les personnes HP qui ont un profil homogène et sur celles qui ont un profil hétérogène, il a été montré que le fonctionnement électrique du cerveau est différent. Les profils hétérogènes se reposent plus sur leur hémisphère droit alors que les profils homogènes ont plus un équilibre entre hémisphère droit et gauche.

Selon le Pr Habib, ces méthodes d’imagerie cérébrale, sont encore sous-utilisées, mais sont prometteuses pour la compréhension future de la « précocité intellectuelle ».