Billet n°22

Comment le dire ???

Le choix s’impose parfois comme une évidence… Pour de multiples raisons, il apparait alors utile, important, nécessaire de passer des tests pour établir un « diagnostic » de son potentiel intellectuel. Je n’aime pas trop ce mot lui préférant « repérer » ou « établir un bilan », c’est à dire quelque chose de moins lié à un état maladif, mais tel n’est pas le sujet ici.

Ma réflexion porte ici sur la façon dont cette proposition annoncée est interprétée et ressentie en amont.

Lorsque cette recommandation est faite, peu importe par qui, en fonction de la façon dont celle-ci est présentée et reçue, le résultat obtenu diffère et pose parfois problème.

Parfois, certains se mettent une pression très forte. Ils me disent : « et si je ne réussis pas ? » inquiets de ne pas être confortés dans l’hypothèse émise à leur sujet. S’il l’hypothèse ne confirme pas le haut potentiel, ils ont peur que cela ne les place à nouveau en situation d’échec. Pourtant il ne s’agit pas de réussir ou d’être recalé. C’est comme une photographie à un instant donné des compétences évaluées. Ils abordent cependant les tests avec une certaine appréhension, une appréhension certaine devrais-je dire. Pour certains l’angoisse est tellement forte qu’ils refusent de se faire tester.

D’autres à l’inverse, quand ils sont très jeunes, n’en mesurent pas les enjeux. Comme me l’expliquait un Papa récemment, lors d’un premier rv chez le psychologue, son très jeune fils avait pu profiter de la visite pour jouer avec passion aux petits robots. Lorsque le deuxième rv fut annoncé, ce jeune garçon était ravi de retourner chez le psychologue pour, selon ses projets, jouer à nouveau. Son attention fut alors très volatile lors de la passation des tests, il jetait des coups d’œil répétés vers les petits robots restés bien seuls, beaucoup plus attirée par cette promesse de jeu finalement manquée que par les exercices proposés alors. Conséquence, sur certains items les résultats obtenus ne sont guère exploitables, ils sont biaisés et peu significatifs.

Alors, il est vrai que les personnes averties expliquent en amont ce à quoi correspondent ces tests afin de créer un climat propice à leur passation.

Mais … certains ne le font pas toujours.

Lorsque les tests sont faits dans des conditions optimum, il en ressort moultes informations qui sont autant d’indicateurs utiles pour conseiller le jeune sur sa façon d’aborder ses apprentissages. Ce qui est visé n’est donc pas de décrocher un score mais bien de voir se dessiner un profil et d’y trouver des pistes de solutions.

Pour les adultes, les tests peuvent permettre de sortir d’un sentiment d’échec ou de permanent décalage.

Le test n’est pas la seule voie pour mettre un nom sur ce qui singularise un fonctionnement. C’est une possibilité parmi beaucoup d’autres. Mais veillons, quand la décision s’impose, à en parler de manière claire et sécurisante.

Nathalie C