Les élèves à « besoin spécifiques »… Nos meilleurs alliés.
L’école est un lieu de socialisation et d’apprentissage. Jusqu’ici rien de spectaculaire.
Bon nombre d’enfants acceptent de venir à l’école et y sont même heureux. Ils aiment apprendre en groupe, ils aiment découvrir au rythme insufflé par l’enseignant. Ils acceptent les contraintes de travail et trouvent du plaisir dans ce qu’ils font. Tant mieux, l’école a été pensée pour cela. Ce type d’élèves réussit, ou pas d’ailleurs, mais pas de problèmes pour eux car ils ne sont pas en souffrance.
Puis un autre groupe émerge. Ce sont ceux qui sont en rébellion. Ils sont à besoins spécifiques comme aime à le dire l’Éducation Nationale. Ce sont les dys …. dysorthographique, dyscalculique, dyspraxique… Ce sont les enfants à haut potentiel. Ce sont les enfants qui souffrent d’un déficit d’attention (TDAH). Ce sont tous ceux qui ne rentrent pas dans le moule.
Ces enfants-là manifestent par leur comportement leur inadaptation au milieu scolaire. Ils peuvent être des trublions en cours, tellement agités que l’on ne sait comment les gérer. Ils peuvent au contraire être complètement éteints tant l’environnement scolaire ne leur permet pas de laisser s’épanouir qui ils sont vraiment. Ils peuvent refuser d’aller à l’école tant leurs besoins « spécifiques » n’y sont pas nourris. Les réactions de ces élèves sont multiples et certaines sont tellement discrètes que cela ne se soit pas, ils ne font pas tous des vagues…
Les enfants à haut potentiel sont là nos meilleurs alliés.
Je m’explique.
Contrairement au déficit d’attention ou au dys., le haut potentiel n’est pas perçu (et tant mieux !) comme un handicap. Je veux dire que la douance est envisagée comme un atout par ceux qui ne la connaissent que de l’extérieur. « Il est doué, il doit être le premier de la classe ! » Il est évident que c’est faux dans bon nombre de cas, mais laissons pour une fois les néophytes le rester.
Pour ceux qui connaissent la précocité, il parait plus juste de penser qu’elle est bien un atout… mais qu’il faut la laisser s’épanouir pour qu’elle le soit vraiment, la guider, l’accompagner. Bref, rappelons si c’est utile que 50 % des enfants à haut potentiel n’arrivent pas au baccalauréat.
Ainsi, la précocité étant rarement perçue comme un handicap, il y a souvent face aux enfants à haut potentiel qui ne réussissent pas, des réactions négatives de la part des enseignants. (Réactions non exprimées face à ceux qui sont perçus comme « handicapés »). Ce sont à ces enfants qu’il est demandé de s’adapter, ce sont eux qui doivent plier devant le système. Ce sont eux qui doivent nier leur fonctionnement pour se conformer à ce que l’école attend d’eux.
Je vous invite à changer de point de vue.
Ainsi, les élèves à haut potentiel que vous avez dans vos classes, chers collègues, ne sont ni plus ni moins que des indicateurs, des veilleurs… Ou j’ose l’image du suricate, ces « sentinelles du désert »! C’est-à-dire ce petit animal, le Timon du roi Lion, qui est sans cesse en alerte, pour prévenir les autres membres du groupe d’un éventuel danger.
Eh bien, en cours, les élèves à haut potentiel devraient guider chaque enseignant à revoir sa façon de travailler. Si vous avez repéré dans chacune de vos classes, vos petites sentinelles, surveillez leur attitude. Dès que vous percevez quelque chose de moins « gais » dans leurs yeux, alors alerte rouge ! Changer de rythme, utiliser l’humour. Évoquez quelque chose d’original… Bref, utilisez ce qu’ils vous renvoient parfois bien malgré eux, pour bouger les lignes. L’idéal étant d’avoir anticipé cela avec des méthodes pédagogiques innovantes.
Mais surtout, cessez de voir en eux des élèves « pénibles », « lourds à gérer » etc… et tous les propos négatifs qui sont parfois émis. Voyez au contraire, l’opportunité qu’ils offrent de changer vos méthodes.
Tous y trouveront leur compte. Les enseignants, et tous les autres enfants.
Et vous chers élèves HP, savourez d’être, grâce à votre refus de la conformité, ces magnifiques sentinelles.