C’EST CHANMÉ LE MONDE DES BISOUNOURS !
Un des aspects que je travaille beaucoup avec les hauts potentiels que j’accompagne, est en lien avec leurs difficultés relationnelles.
Déjà, ils me témoignent des problèmes qu’ils ont à se faire des amis. Puis des soucis qu’ils rencontrent à les garder.
Les centres d’intérêts sont souvent décalés ou perçus comme tels. Les trahisons sont légion et le haut potentiel souffre souvent de se sentir seul. De plus, dans une approche qui est souvent dépourvu de nuances, le HP n’arrive pas à composer. Si l’autre trahit, la situation devient à ses yeux, irréversible et la relation s’arrête.
Mais aussi, ce qui me frappe, c’est le caractère profondément gentil de la personne à haut potentiel. C’est une composante que je retrouve chez presque tous. Certes, la manifestation de la gentillesse peut différer, mais chez les très jeunes par exemple qui osent être et « être » sans filtre, cette bienveillance me saute aux yeux. Ces très jeunes enfants qui n’ont pas encore rencontré l’adversité se laissent aller à leur empathie, leur altruisme, leur monde idéal.
Aussi, je l’observe chez des adultes qui sont bien dans leur peau et qui assument leur empathie naturelle.
Pour certains, en revanche, leur vraie nature, leur générosité, leur serviabilité se dissimulent derrière des attitudes étonnantes : soit des comportements provocateurs, soit des stratégies de retrait.
Ce n’est pas facile dans une cour de collège d’oser se montrer « gentil ». C’est associé à de la faiblesse et celle-ci est propice à de lourdes complications. Le gentil est facilement abusé par ceux qui voient comment ils pourraient en tirer avantage.
Cela paraît étrange dans une équipe, c’est suspect. Chacun adopte les codes de l’entourage et fait taire cette « anomalie. »
Alors, cela m’a beaucoup plus d’entendre, lors d’une interview, Ahmed Sylla dire que « c’est chanmé un monde de bisounours ! » eh oui ! c’est chanmé ! Il y a une saine fierté à être dans la noblesse de cœur, c’est remarquable et admirable. Et ce n’est en rien de la faiblesse ou de la fragilité !
La gentillesse ne présuppose pas de dire oui à tout, il est évidemment nécessaire de poser des limites.
En revanche, soyons conscients que c’est une pure sagesse que de se laisser aller à oser, oser la douceur, oser la générosité, oser la finesse, oser l’attention à l’autre …! Faisons vivre notre monde de bisounours !
Nathalie C