PLUS QUI VAUT MOINS
Lorsqu’un élève à haut potentiel intellectuel s’ennuie en
classe, la solution la plus immédiate pour beaucoup d’adultes semble être de
lui donner davantage de travail.
« Tu as fini tes exercices, voilà d’autres exercices à
faire … »
Cette approche part souvent d’une bonne intention mais pour
l’élève HP qui a déjà eu du mal à faire des exercices répétitifs, c’est la
double peine.
Cela traduit surtout une méconnaissance chez certains
enseignants de la manière dont ces élèves fonctionnent réellement.
L’élève HPI n’a pas besoin de quantité, mais de qualité.
Ce qui le stimule, ce n’est pas de refaire dix exercices supplémentaires du
même type, mais de comprendre pourquoi les choses fonctionnent ainsi, de
pouvoir explorer autrement, de faire des liens, de créer, de remettre en
question. Quand on lui propose simplement « plus de travail », il perçoit cela
comme une punition, une surcharge injuste ou une absence d’écoute de ses
besoins réels.
Cette incompréhension mutuelle crée souvent un fossé entre
l’élève et l’enseignant. L’adulte croit encourager, l’enfant se sent au
contraire incompris et démotivé. Son besoin profond n’est pas de « faire plus
», mais de « penser autrement » : approfondir, inventer, débattre, se
confronter à la complexité.
Ainsi, la véritable différenciation pour un élève HPI ne
réside pas dans la quantité de tâches à accomplir, mais dans la nature des
défis qu’on lui propose.
Le comprendre, c’est reconnaître que la curiosité et la
créativité valent mieux que la répétition et la surcharge.
Nathalie C