ET SI VOTRE CERVEAU ÉTAIT UN ARBRE ?
Les personnes HP avec lesquelles je travaille m’expliquent
souvent que dans leur tête, les idées ne suivent pas un chemin droit et
linéaire. Leurs idées se déploient, se ramifient, s’entrecroisent. Chaque idée
en appelle une autre, chaque question en soulève dix, chaque solution se
ramifie en possibilités infinies. Voilà la manifestation d’une pensée en
arborescence.
Cette façon de réfléchir, c’est l’art de faire des
connexions, des liens… c’est la capacité à embrasser la complexité, à
anticiper, à innover. Elle génère de la créativité, et cela est une grande force.
Mais le risque est de se perdre dans ses propres méandres :
quand tout s’enchaîne, s’entremêle, se superpose, comment faire le tri ?
Comment distinguer l’essentiel de l’accessoire ?
Lorsqu’une personne HP reçoit une information, son cerveau
ne la traite pas isolément. Il la relie instantanément à des souvenirs, des
émotions, des hypothèses, des concepts abstraits. Tout arrive en même temps. La
confusion naît de la surabondance des chemins possibles et de la difficulté à
hiérarchiser l’information.
La personne constate qu’elle comprend beaucoup de choses…
mais a du mal à organiser ses pensées et/ou les exprimer simplement.
Quand il s’agit de faire un choix simple dans la vie
courante, cette complexité n’est pas vraiment un souci. Encore que souvent, au
travail, il est demandé d’aller « droit au but. »
Quand c’est un élève qui doit rédiger un devoir et qu’on
attend un devoir structuré, c’est la galère. Galère pour l’élève qui se perd dans son
cheminement de pensée, galère pour l’enseignant qui ne peut valoriser un écrit désordonné.
Alors que faire ?
Accepter la complexité : accepter que son cerveau fonctionne
ainsi car c’est une richesse. Mais il faut apprendre à le dompter.
Comment ?
Prioriser : c’est à dire identifier la « branche
principale », l’idée maîtresse.
Puis externaliser : utiliser des outils (carte mentale,
liste) pour visualiser et organiser la pensée. Hiérarchiser l’information,
placer des couleurs sur le schéma pour clarifier la structure.
Mais rappelons que ce foisonnement d’idées est souvent le
terreau de l’innovation.
Comprendre son propre mode de pensée, apprendre à prioriser,
et surtout à s’accepter, aide à apaiser la confusion.
Nathalie C