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Billet n°41

Billet n°41

L’INTELLIGENCE FAIT DU BIEN ! Les premières impressions ressenties lorsque je découvre une classe sont toujours précieuses. Elle ne laisse pas présager du fonctionnement de toute l’année mais elles mettent en place des pistes qui seront exploitées ensuite. Lorsque j’ai la chance d’avoir des élèves qui posent des questions, et c’est fréquent, la nature même de ces questions m’apprend beaucoup sur eux. Il y a l’élève qui a une grande culture et qui questionne pour avoir des précisions ultra pointues. Ce n’est pas le plus facile car le programme étant immense, j’ai souvent en tête un volume de connaissances à faire passer en 1 heure, une volonté d’avancer ...et donc de simplifier certains passages. Alors ces élèves -là, souvent HP, peuvent parfois être frustrés. Il y a ceux qui sont toujours en avance par rapport à ce que je voudrais faire connaître. L’un qui comprend le lien entre la crise de 29 et la montée du nazisme avant même qu’on ait fini le cours sur les solutions aux Etats-Unis !!  Celui qui me sape complètement mon effet visuel en annonçant (à quelques minutes près - ????) les photos truquées par l’URSS communiste avec leurs retombées politiques !! Cela est un pur bonheur car, oui, l’intelligence fait du bien ! Certes, il est indispensable d’être souple, de savoir s’adapter mais c’est vraiment formidable. Quel plaisir de voir que l’élève à haut potentiel comprend la subtilité d’un photomontage, la finesse d’un texte de propagande ! C’est une vraie aubaine lorsque les élèves HP de mes classes, se laissent aller à participer. C’est formidable parce que cela pulse, cela ouvre à d’autres richesses et cela concourt à ce que chaque cours soit différent. A l’inverse, une classe qui ne parle pas est, souvent (et cela s’est vérifié maintes fois), une classe de faible niveau. Ce n’est jamais un bon signe car mon cours est plutôt basé sur une interaction permanente. Alors à moi de les amener à s’ouvrir, à oser casser le rythme pour libérer leur parole. Ce sera mon défi cette année avec l’un de mes groupes... mais qui dit défi, dit que c’est stimulant de le relever ! Nathalie C

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Billet n°40

Billet n°40

PEUT-ON AVOIR CONFIANCE EN SES CAPACITES ? Si l’on est calibré avec un potentiel riche, un high level, le préjugé classique serait d’imaginer que, évidemment, c’est oui. Une personne à haut potentiel serait forcément consciente de ses forces. Pourtant, j’entends très souvent en coaching : « ce que je fais est nul », « je me blâme très vite », je suis dur(e) avec moi-même » ... Cela vient pourtant de personnes qui ont de magnifiques capacités. En témoignent les excellentes notes obtenues aux examens, la réussite de leurs diplômes, les retours élogieux de leurs collègues ou de leurs partenaires de travail. Certains s’entendent même dire qu’ils dégagent une belle confiance en eux ! Alors pourquoi ce jugement si rude, pourquoi ce regard si négatif ? Cela tient à plusieurs facteurs. Acquérir de la confiance en soi ne va pas ...de soi. Cela s’apprend, cela s’acquiert. Mais quand même ... Avoir autant de qualités et ne pas savoir les repérer relève d’un paradoxe (un de plus !!) fréquent chez les HP. Cela tient tout d’abord à la lucidité aigüe du HP. Il est frappant d’entendre une personne à haut potentiel faire un bilan de son travail ou de sa situation. Le scalpel est redoutable et la vision critique permet de pointer toutes les failles. Mais, si les réussites sont rapidement balayées, en revanche, tout ce qui ne va pas parfaitement est largement développé, nourri d’exemples précis sur tel ou tel manquement, telle ou telle imperfection. Et rapidement, l’ensemble est bilanté comme « nul » !! Pointer ses manques permet sans aucun doute une prise de conscience et donc une opportunité de faire mieux la fois suivante mais c’est souvent, malheureusement, une façon de se regarder avec beaucoup de négativité. L’autre facteur est la soif d’idéal du HP. Cette aspiration est motrice, elle est essentielle. Mais elle cache aussi une idéalisation du but à atteindre. Alors oui c’est formidable quand cela reste moteur et que cela permet une dynamique efficace mais c’est dramatique quand cela induit un effet loupe sur le résultat obtenu comparé au but visé. Le bilan s’en trouve déséquilibré au profit de tout ce qui ne va pas ... Ainsi le HP, pourtant doté de qualités réelles, très souvent ne voit pas, ne ressent pas son formidable potentiel. Alors, le mieux est de faire de son mieux, toujours...  en conscience...et de savoir repérer ce qui est réussi, ce qui est bien. Et lâcher la crainte (souvent partagée) de paraître prétentieux. Nathalie C

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Billet N°39

Billet N°39

SE CONNAÎTRE EST LE DEBUT DE TOUTE SAGESSE. Aristote Le haut potentiel est une composante de la personnalité. C’est une dimension de soi que l’on ne peut poser au vestiaire le matin en arrivant au travail, c’est en nous … mais c’est aussi une singularité à laquelle on ne pense pas h/24. Mais comment l’intégrer dans son quotidien sans la nier ? comment l’apprivoiser sans en faire des tonnes ? « Se connaître est le début de toute sagesse » citation d’Aristote. Pour être bien avec soi-même, pour ensuite être bien avec les autres, l’idée est donc d’abord de se connaître. Comprendre son fonctionnement pour tout d’abord s’accepter et s’aimer. Cerner ses forces et ses fragilités. Savoir distinguer ce qui nous rend unique. En même temps, cette singularité ne doit pas faire oublier qu’il y a des caractéristiques qui sont communes aux personnes à haut potentiel. Le besoin de sens, l’hypersensibilité, le besoin de justice, un cheminement de pensée atypique, une créativité riche …pour n’en citer que quelques-unes. Faire le tour de ses distinctions pour ensuite s’ouvrir la possibilité d’aller vers l’autre, de le re-connaître. Comprendre que l’autre n’a pas forcément la même personnalité que soi pour ne pas plaquer sur l’autre ce qui est nôtre. Ne pas attendre qu’il réagisse comme nous, qu’il ait la même perception des choses, le reconnaître dans ce qui en fait un être différent, ce qui ne le rend ni pire ni meilleur. Alors oui, il est possible de repérer chez l’autre des éléments que nous avons en commun. C’est d’ailleurs un paramètre qui me permet en classe de distinguer avant même qu’il ne l’ait en conscience, que tel ou tel est HP … « Qui se ressemble, s’assemble » dit l’adage populaire. Certains aiment retrouver chez l’autre les mêmes caractéristiques intellectuelles. En psychologie sociale, ce phénomène est appelé "principe d'appariement". Mais il y a aussi de nombreuses opportunités où nous sommes en contact avec des personnes qui sont différentes et sans que nous ne puissions vraiment les choisir. Il m’apparait alors indispensable, dans ce moments -là, de savoir apprécier ce qui fait de nous qui nous sommes. Nathalie C

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Billet N° 38

Billet N° 38

CHACUN CHEZ SOI Un parent m’expliquait dernièrement être allé à la rencontre du professeur s’occupant de son fils … des craintes, des questionnements le motivaient et une envie d’échanger afin d’aider son garçon. Celui-ci ayant un profil atypique, certains épisodes rapportés par le jeune avaient inquiété la famille. L’enseignante accepta le r.v mais dès que le premier point fut abordé, elle répéta la phrase énoncée le jour de la rentrée : « ce qui se passe à l’école, reste à l’école », puis elle balaya en tous sens plusieurs thèmes. Perdu face à ces circonvolutions et ayant pris en pleine face cette phrase magnifique, le Papa renonça à aborder toutes ses questions. Mais enfin …. J’entends sur toutes les ondes l’affolement du ministre de l’Education Nationale pour communiquer sur les actions qui vont se mettre en place pour lutter contre le harcèlement. « Ce qui se passe à l’école reste à l’école » ….  Ce qui veut dire que l’on ne se parle pas ? on ne se fait pas passer les informations qui peuvent éclairer un comportement ? Chacun reste chez soi et … ??? Pourtant c’est bien grâce à l’échange, grâce parfois au croisement d’informations que l’on peut dénouer une situation critique. Une autre Maman s’est vue reprocher une trop grande intervention vers les enseignants et l’équipe éducative… Reproche tellement lourd que celle-ci a décidé de couper, de ne plus du tout envoyer de mails désormais tant elle vit mal ce regard lourd d’accusations porté sur elle. Mais que reproche-t-on à ces parents attentifs ? que vont- protéger ? quel sens donné à tout cela ? Certes, il y a des parents pénibles… oui, il y a des parents qui remettent tout en question et cela n’est pas acceptable. Mais chez ces parents qui communiquent, ne pourrait-on pas plutôt voir des parents impliqués, attentifs ? Des parents qui ont confiance en l’équipe éducative et qui cherchent à partager leur vision ?  Ne pourrait-on s’appuyer sur l’idée d’une coéducation ? Dans le cas de situations complexes, j’ai toujours apprécié les parents qui échangent. Un saut de classe décidé en cours d’année ? eh bien l’attention des parents qui vont prendre le temps nécessaire pour relayer l’enseignement à la maison est précieux. Un enfant qui manifeste des troubles à la maison mais qui « joue » à tout va bien à l’école (ou inversement) est fréquent. Eh bien, là encore, se parler est la clef. Nous ne voyons pas la même chose et dans les situations de harcèlement qui sont si délicates à traiter, c’est indispensable de communiquer. Ainsi donc « ce qui se passe à l’école » est imbriqué à ce qui se passe à la maison ; et ce que l’enfant vit à la maison se répercute à l’école. Oui, la surcharge de travail peut expliquer en cette fin d’année l’envie de ne pas « passer » son temps à répondre aux parents. Mais les mails permettent de gagner en efficacité … et certaines situations imposent que l’on y consacre du temps. Nathalie C

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Billet N° 37

Billet N° 37

ATOUT PRECOCE ! A2PRECOCE ! Lors d’une dernière réunion, nous avons construit une activité qui a permis aux personnes présentes, adultes et enfants, d’écrire anonymement sur un papier une des caractéristiques de leur douance, quelque chose qu’ils ressentent très fortement et qui les accompagnent au quotidien… en bien ou en moins bien. J’ai fait un petit montage que vous pouvez parcourir sur la photo ci-jointe. Je suis frappée d’y lire en majorité des signes négatifs du haut potentiel : je pense tout le temps, je suis plus émotif, je suis toujours oppressé, je suis dans la lune … etc. L’idée selon laquelle le HP serait prétentieux pourrait déjà être balayé d’un revers de main, non ? mais les préjugés ont la peau dure. Et ce sont encore d’autres stéréotypes qui véhiculent l’idée que les parents voudraient absolument avoir des enfants HP, qu’ils les souhaitent ainsi et se les inventent comme tels. Alors, nous aurions dans nos réunions, une ribambelle de parents assez tordus pour espérer pour leurs enfants la souffrance et les problèmes… ce n’est pas sérieux. Certaines cartes, moins nombreuses montrent cependant un éclairage positif : notamment l’hypersensibilité. Eh oui, je place cette particularité comme résolument avantageuse pour celui qui se reconnaît ainsi, à condition qu’il l’assume et en repère les atouts. Parce que pour moi, c’est ici que se trouve la clef. Se connaître, c’est-à-dire, ne pas nier cette composante de notre personnalité qu’est la douance, non pour la brandir comme un étendard, mais non plus pour l’enterrer ou la nier. Savoir l’apprivoiser et l’assumer tranquillement pour en faire une force ! Et vous ? Qu'est-ce que vous auriez noté sur la carte ? Nathalie C

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Billet N° 36

Billet N° 36

LÂCHER LES FAUVES ! Il existe moultes formations autour de la notation des élèves. Chiffres, couleurs, lettres … et j’en passe. Mon billet d’humeur du jour ne porte pas sur cette réflexion mais sur la frilosité des enseignants à mettre la note maximale. Et si l’on cite la notation chiffrée, le fameux 20 sur 20 ! Déjà, demandons-nous qui dans sa scolarité se souvient d’avoir eu la note maximale ? je pourrais parier que vous vous en souvenez. Un magnifique 20 sur une copie, accompagnée d’une remarque valorisante ! c’est un immense bonheur, non ? Mais c’est rare. Certains penseront que oui et que c’est son caractère inhabituel qui en fait la saveur. Il est vrai qu’il est assez exceptionnel en tant que correcteur de trouver parfaitement tout ce qui est attendu et que les sources d’erreurs et d’incomplétudes sont infinies. Il est donc parfaitement compréhensible que le 20 soit inhabituel. Ce qui me met en colère c’est le 20 mérité qui se transforme en 19… par un pinaillage accablant. Un collégien me citait par exemple avoir eu 19.5 pour une faute d’orthographe et même un 19.9 pour un problème de virgule !!!!!!!!!!!!!! (Je prendrai combien là pour enchaîner de manière abusive de points d’exclamation ????????? ouh là, voilà que je récidive) Comment justifier une telle attitude ? Certains enseignants diront, mais ce n’est pas « parfait » … alors j’enlève des points et la prochaine fois, l’élève fera attention. Notons que ce raisonnement ne fonctionne pas avec tous les caractères. Personnellement, je crois plutôt au cercle vertueux de l’encouragement et j’ai observé à de nombreuses reprises combien une bonne note donnait encore plus envie aux élèves de travailler et de se donner à fond. Si certains de mes élèves me lisent ici, ils penseront que ce n’est pas moi qui écris car je ne suis pas réputée pour noter avec largesse. Eh non, quand ce n’est pas bon, ce n’est pas bon… mais si c’est excellent, c’est 20. Alors je me questionne sur ce 19.9 …était-ce pour maintenir la distance entre l’élève et le professeur ? Quelle en est l’utilité réelle ? J’adore cette citation d’un auteur anonyme, qui dit que « le secret de l’enseignement, c’est de faire semblant d’avoir su toute sa vie ce que vous avez appris l’après-midi même. »  En effet, tout ce que nous transmettons n’est pas obligatoirement quelque chose que nous avons appris à l’université, les programmes changent, évoluent et nous avons besoin d’enrichir en permanence nos connaissances. Et parfois même, sur certains sujets pointus, les élèves en savent plus que l’enseignant. Serait-ce pour le maintien de cette distance que le vingt ne « sort » pas ? J’invite cependant à lâcher les fauves ! si c’est excellent, s’il manque une virgule, si une faute d’orthographe s’est glissée et que ce n’était pas le cœur de l’évaluation, sachons reconnaît l’excellence et la récompenser comme il se doit ! Nathalie C.

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Billet N° 35

Billet N° 35

C’EST LE TRAVAIL DE TOUTE UNE EQUIPE ! Alors, non, je ne reviens pas d’un stage aux Etats Unis, non je n’y ai pas rencontré Steve Jobs, non … c’est moins californien que pelaud comme expérience ! J’ai pu recueillir la proposition d’un jeune collégien pour AMÉLIORER L’ENSEIGNEMENT. La voici ! « Demander à l’enfant ce qu’il aimerait faire comme type d’exercices/sujets, dans la mesure du possible pour le professeur. Conséquences : 1 l’enfant sera content car il se sentira écouté et travaillera sur des choses qui l’intéressent 2 les parents seront plus sereins puisque l’enfant travaillera mieux 3 le professeur pourra être fier car l’enfant travaillera mieux et s’investira sans son travail » Point de Steve Jobs … et pourtant même audace et lucidité pratiquement au même âge. En effet, ce dernier, à 12 ans seulement, cherchant des pièces électroniques de rechange pour un projet d'école, a décidé de contacter la meilleure personne qui selon lui, pouvait le mieux lui en fournir, à savoir le cofondateur et président d’HP, William Hewlett. Il l’a appelé au téléphone, décrochant par là-même les pièces recherchées et un stage d'été chez HP. Je me dis que le jeune collégien, N. , pourrait peut-être appeler le ministre de l’Education Nationale … Bonjour, Monsieur Pap Ndiaye, j’ai une proposition qui devrait retenir votre intérêt. J’ai 14 ans et je me disais qu’il faudrait peut-être changer deux/trois choses dans l’éducation… Mais au lieu d’écrire au ministère, c’est moi qui ai eu la chance de recueillir sa réflexion...alors , un grand MERCI ! Déjà, ce jeune a pensé aux élèves, mais aussi à tous les acteurs d’une coéducation épanouissante. Bravo ! Puis, se positionnant d’abord à la place d’élève qu’il est, il a réfléchi à quelque chose qui pourrait rompre son ennui : CHOISIR ! quel bonheur ! c’est un acte auquel on ne prête pas toujours attention et pourtant… Choisir ce que je vais écouter comme musique, choisir ce que je vais manger, choisir un livre … n’est-ce pas un vrai bonheur ? alors choisir, certes dans un cadre imposé par un programme, ce que je pourrais apprendre, ce que je pourrais restituer , ce que je pourrais approfondir … première clef qui rompt l’ennui et permet à l’élève de devenir l’acteur principal de son apprentissage. Aussi, N. pense aux parents, et il est bien conscient que les soucis de l’école peuvent impacter une famille. A l’inverse, l’épanouissement de l’enfant permettrait la sérénité de celle-ci ouvrant la voie à d’autres possibles … Enfin, il se met aussi à la place des enseignants, projetant la fierté de ceux-ci devant un enseignement qui réjouit l’élève, devant une transmission qui fait sens. La clef du métier d’enseignant n’est-elle pas de permettre à l’enfant d’aimer apprendre ??  Aimer apprendre et non empiler des connaissances, aimer nourrir sa curiosité plutôt que de dormir plus ou moins gentiment à sa place ??? Aussi, la clef n’est-elle pas d’accompagner l’élève vers l’autonomie ? afin qu’ensuite il puisse se débrouiller seul ???avec son esprit critique et ses méthodes ????? Alors, je me dis que j’ai beaucoup de chances de côtoyer des enfants comme N. Celui-ci deviendra -t-il un spécialiste de psychopédagogie ? Nul ne le sait encore. Toujours est-il qu’il a compris l’essence même de ce qui permettrait d’enseigner mieux …pour TOUS les acteurs concernés. IMMENSE bravo à toi, N .! Nathalie C

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Billet N° 34

Billet N° 34

NI TOUT À FAIT PAREIL, NI TOUT À FAIT AUTRE … Je rencontre encore beaucoup de parents qui ne communiquent pas avec l’équipe enseignante sur le HAUT POTENTIEL de leur enfant. Je respecte ce choix, j’en discute cependant avec eux pour en cerner les raisons. Elles divergent souvent d’une famille à l’autre. Ce qui est intéressant aussi, c’est d’entendre les RAISONS INVOQUÉES par le jeune lui-même. Tout dernièrement, une jeune fille m’expliquait qu’elle n’avait pas voulu communiquer les résultats de son test WISC au lycée pour ne pas que les enseignants croient qu’elle attendrait d’eux une sorte de passe-droit. Une volonté affirmée et assumée d’être comme tout le monde, de ne pas bénéficier d’avantages pour faire comme les autres élèves…non parce que cette jeune fille croit qu’elle peut s’en sortir seule, mais par un impérieux souci d’égalité. Elle souhaite être traitée comme tout le monde. Cette volonté de ne pas se différencier a même freiné la mise en place d’un PAI. L’autre peur était aussi de penser que ce serait compliqué pour les enseignants de croire à son haut potentiel car ses résultats ne sont pas excellentissimes dans toutes les matières. Et si justement … c’était la clef… Certains PRÉJUGÉS qui accompagnent le haut potentiel ont la dent dure. Comme celui de croire que les HP réussissent brillamment tout ce qu’ils entreprennent. Alors, rappelons -le si c’est nécessaire : oui, il y  a des élèves à haut potentiel qui ont des parcours scolaires brillants…mais il y a aussi tous les autres …ceux qui n’arrivent pas à structurer leur pensée et qui ratent les exercices qui demandent un plan rigoureux, il y a ceux qui ne comprennent pas l’implicite des questions et partent sur une voie non attendue, il y a ceux qui ne comprennent pas comment ils font pour proposer une réponse qui leur parvient de manière fulgurante, alors que l’enseignant attend la démarche et non la solution … je pourrais en remplir des pages et des pages. Parce que « l’école évalue encore trop la MÉMOIRE et NON L’INTELLIGENCE » … comme me l’a dit un jeune collégien cette semaine …(bravo pour ta lucidité M. et pardon pour ce désastre), eh bien les élèves HP ne parviennent pas toujours à réussir ce qu’on leur demande de faire. La solution est donc bien de communiquer avec les enseignants pour permettre à ceux-ci de répondre aux besoins spécifiques de tel ou tel élève. Cet échange permettrait de corriger bien des problèmes. Autre atout à cette communication, casser l’idée reçue que les HP sont tous de petits génies. Il y a surtout chez ceux qui ont un profil complexe de grosses difficultés à s’adapter au système normatif imposé par l’école. Et ce n’est pas qu’ils ne veulent pas s’y adapter, c’est qu’ils ne sont pas, naturellement, calibrés pour. LA solution évoquée et attendue par un grand nombre de parents qui ont participé à notre dernier atelier, était cette idée de COMMUNICATION. Ils exprimaient souhaiter plus que tout un échange dans la bienveillance entre le jeune/l’équipe éducative/et eux-mêmes, les parents. L’attente se fait aussi sentir sur le fait que les besoins spécifiques des enfants HP soient entendus et que les enseignants en tiennent compte dans les apprentissages. Rendons cette confiance possible entre tous les acteurs qui accompagnent l’enfant vers sa réussite et son épanouissement. Nathalie C

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Billet N° 33

Billet N° 33

That’s the question ! Lors des derniers exercices faits dans nos ateliers d’élèves à haut potentiel, nous avons eu l’occasion d’aborder le sujet de l’attitude des HP en classe. Je fus alors surprise d’apprendre de tous, collégiens et lycéens, qu’ils sont en permanence en mode « autocensure ». Ils m’ont en effet expliqué que lorsque le cours se déroule,  ils ne posent pas du tout les questions qui leur trottent dans la tête. Ils sont bombardés de questions en interne mais motus, ils ne disent rien et ne se manifestent pas. J’ai pensé au début que c’était propre à quelques-uns, mais en approfondissant et en ayant questionné depuis bon nombre de HP, je dois me rendre à l’évidence, ils fusent dans leur tête 3000 questions à la seconde et n’en communiquent presque aucune à l’enseignant. Je les ai alors questionnés pour comprendre cette réaction. Pas envie de déranger, respect du professeur, et presque tout le temps, peur d’être remarqué et moqué … Certains m’ont raconté leurs mésaventures…la question tellement décalée, à laquelle personne ne s’attend et qui fait rire le groupe, renvoyant par là-même à celui qui l’a posée un lourd sentiment de malaise...les autres vont alors le traiter « d’intello », de « calculatrice » et cette image peut lui coller tout le reste de l’année. Il y a aussi le professeur qui répond que le point soulevé sera étudié l’année suivante (eh oui… il faut alors une bonne dose de patience !!! ) … Et puis, il y a ceux qui ont le souci de ne pas monopoliser l’attention. Tous étaient d’accord et je me suis trouvée bien naïve devant une démarche qui, pour eux, était actée. Certains ont trouvé la parade. Ils viennent discuter à la fin du cours avec l’enseignant et peuvent alors laisser libre cours à leur curiosité. D’autres envoient des mails avec leurs interrogations laissées en suspens. Cela est plus discret et peut laisser le professeur dérouler sa séquence comme prévu. Mais quand même, chers élèves, sachez que vos questions, même saugrenues en apparence, (surtout saugrenues oserai-je car la pensée en arborescence donne des associations souvent inattendues) sont les bienvenues ! Enrichissement du cours, approfondissement possible, développement d’une autre perspective, créativité qui rompt la routine … Alors, merci à ceux qui le font déjà et confiance aux autres pour qu’ils osent se lancer ! Nathalie C

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Billet N° 32

Billet N° 32

Journée internationale de l'éducation Ce jour, mardi 24 janvier, est la Journée Internationale de l'Education ! Je ne saurai vous recommander d’écouter les « spéciales » de France Culture : inégalités scolaires, que fait l’Etat ? Eduquer pour quoi faire : le bon âge pour apprendre à philosopher … qui est l’émission diffusée au moment où je rédige cet article. Il y aura des émissions sur le thème de l’éducation toute la journée. Par exemple, dans les Matins,  Mara Goyet, autrice et  professeure d'histoire géographie en collège témoignait auprès de Guillaume Erner que, « enseigner, c’est  difficile partout ! ». C’est certainement ce qui explique mon silence pendant plusieurs semaines. Car pour revenir sur une phrase connue et que je choisis ici de détourner : avant j’avais des principes, maintenant, j’ai des élèves ! Certains sont tellement accaparants que mon énergie a été détournée pendant plusieurs jours. Une énergie plutôt dévastatrice car tournée vers des élèves en grande difficulté. Mais hier, j’ai eu le bonheur d’écouter mes élèves de terminales qui ont présenté les plaidoiries que je leur demande de construire sur un sujet qui leur tient à cœur. Il s’est trouvé qu’une élève (elle-même à haut potentiel) a choisi le thème de la douance : faire passer le message que le haut potentiel ne doit en rien être vu comme un élément stigmatisant et qu’il faut plutôt en connaître et accepter les singularités. Pourquoi ? parce que la principale chose à savoir est que, je cite, « les HP pensent avec leur cœur ». Quelle merveille ! Eh bien, cet élève, sans le savoir m’a remis le cerveau à l’endroit et je l'en remercie !!!  Oui, enseigner est difficile partout et amener chaque élève à la réussite est un défi. Défi qui coûte parfois, qui occupe des nuits blanches et fait se poser 10 000 questions … mais défi qui vaut la peine d’être relevé à chaque instant ! Nathalie C

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Billet N° 31

Billet N° 31

Bienveillance blues Même si j’aime profondément mon métier d’enseignante, je me trouve devant une situation inédite. Mes chers élèves ont le don de trouver de nouveaux défis. Et celui devant lequel je me trouve m’anéantit. J’ai relayé moultes fois des articles sur le harcèlement scolaire. J’y ai été confrontée de nombreuses fois, et pourtant… Pourtant, cette semaine, j’ai reçu le mail d’une élève de terminale m’expliquant qu’on lui avait dérobé son cahier d’histoire sur le temps de midi, le jour précèdent un contrôle annoncé ; l’élève me précisait que c’était la deuxième fois que cette mésaventure lui arrivait car on lui avait dérobé son cours de spé Géopo la veille du bac blanc. Alors, ce fut pour ma part, tout d‘abord,  la sidération. Comment ? Quoi ? la prise de notes d’une bonne élève est subtilisée sans son accord la veille d’examens, et non pas une mais deux fois de suite …. Mais je dois rêver, c’est un cauchemar. Ce ne peut être qu’un ou plusieurs élèves que j’ai en cours qui ont fait cela, à une de leur camarade de classe, camarade qui est toujours d’une gentillesse extrême quand il faut prendre le travail pour les absents par exemple… J’ai dû déjà partir sur Mars, je vais me réveiller, ce n’est pas possible. Et pourtant si… c’est tout nouveau ça vient de sortir. Nouvelle forme de harcèlement : je te pourris tes notes en t’empêchant de réviser sur tes cours, je te bloque ; mais comme tu es bonne élève tu as sûrement déjà commencé tes révisions, alors en te volant, je crée un choc psychique, je te détruis un peu et je te pousse à l’échec. Après la sidération, la colère. Lorsque j’ai revu mes élèves j’ai exprimé mon mécontentement, expliquant, argumentant...puis j’ai invité le ou les élèves qui ont volé les cahiers, à les rendre. Espérant que, s’ils ont un minimum de conscience, ils puissent « corriger » ainsi les effets délétères de leur acte. Je leur ai même conseillé de les rendre discrètement, ne cherchons pas l’héroïsme. Juste la restitution, le retour à la case départ. Pour l’instant, point de cahiers retrouvés. Alors, après la colère, la tristesse. J’enseigne à des élèves que j’aime beaucoup mais qui dans la situation actuelle me mettent au défi de rester neutre. Je sais qu’en face de moi se trouvent un ou plusieurs élèves malhonnêtes, élèves qui ont eu une attitude que je juge abjecte. Et je me dois de rester bienveillante. Je n’ai pas le droit de faire payer au groupe les conséquences de ce qui s’est passé. Mais ma bienveillance naturelle en a pris un coup. Je croise les doigts que les cahiers ressortent. Je vérifie 100 fois ma boîte mail pour espérer y lire que mon élève a retrouvé ses notes. Je croise les doigts… Nathalie C  

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Billet N° 30

Billet N° 30

Ami pour la vie. J’ai plusieurs fois évoqué combien le relationnel des personnes HP pouvait être compliqué. Difficile de se faire des amis, difficile de les garder, difficile de trouver des personnes avec qui l’on partage les mêmes sujets d’intérêt, les mêmes délires, le même humour…c’est souvent problématique. Mais il y a pourtant un ou une ami(e) avec qui le relationnel matche à tous les coups et avec qui la personne à haut potentiel peut trouver un réconfort IMMENSE…c’est l’animal ! L’intuition dont font preuve les HP permet déjà de se mettre au niveau des besoins de l’animal. L’interprétation de ce que ressent le chien, le chat, le cheval est beaucoup plus aisée, et dès lors y répondre, coule de source. Hier encore un Papa, éleveur de profession, me disait que sa fille, bien que jeune, lui apportait un précieux soutien dans son travail.  En effet, même si le temps investi est très limité, cette jeune lycéenne apporte de subtiles observations sur l’état du troupeau, informations qui parfois surprennent le Papa tant elles sont subtiles … subtiles et justes ! Aussi, l’animal apporte un réconfort affectif sans faille. Point de trahison, point de coup-bas, point de jalousie, point de mesquineries …le HP peut alors y puiser toute la tendresse dont il a besoin, affection qu’il ne trouve pas toujours auprès de ses pairs. De plus, le HP évolue souvent dans un monde de bisounours. Et si dans ce monde-là, l’humain déçoit ; alors l’animal, jamais. Il est l’ami idéal lorsqu’il y a des coups de blues, de la solitude, des douleurs. Il apporte une sécurité et une présence essentielles. Il est le confident qui reçoit les secrets les plus intimes sans manifester une once d’ennui ou exprimer un seul jugement. Il est le compagnon de jeux, le complice, il est un partenaire exceptionnel. Et ce qu’il y a de génial, c’est que l’intuition de l’animal fonctionne en réciprocité. Combien ai-je vu de fois, le chat de la famille se coucher sur la partie du corps dont le prétendu « soigné » avait le plus besoin, prouvant par là-même des talents d’équilibriste insoupçonnés. Combien de fois ai-je vu le chien de la famille, pousser la main de l’un des nôtres pour quémander une caresse. Il demande alors que c’est en invitant à cette attention qu’il apporte une aide énorme à celui qui donne. C’est un soutien parfait dont on ne saurait se passer, si l’on en mesure toute l’étendue. Sauf quand le drame arrive et que cet être si essentiel disparaît. Alors parfois, la douleur est si forte et le jusque-boutisme du HP si marqué, qu’envisager avoir un autre compagnon à 4 (ou 2 ou zéro…) pattes n’est plus possible. Heureusement, cela n’interdit pas d’avoir toujours un regard bienveillant sur tous les animaux. Il est toujours possible de les observer avec passion, de prêter attention aux chants des oiseaux ou de s’arrêter pour laisser traverser tranquillement une biche. Nathalie C

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Billet N° 29

Billet N° 29

In and out Les personnes à haut potentiel ont parfois du mal à rester dans le cadre. Non par esprit de contradiction mais parce que cela ne leur parle pas. Si l’on prend en exemple le fait de ranger … cela va, en revanche, parler à plusieurs d’entre vous ! Le fait de « ranger » regroupe diverses perspectives qui rebutent le HP : l’aspect répétitif (très ennuyeux), sans surprise ou découverte (très, très ennuyeux), consommateur en temps à des moments où il aurait tant à faire de mieux et de plus passionnant !!! « Mais pourquoi faire le lit, alors que l’on va se recoucher ce soir ? » De plus, vous connaissez certainement cette citation d’Einstein : « Si un bureau en désordre dénote un esprit en désordre, alors que dire d’un bureau vide ? » Il est vrai que lorsqu’on se trouve au cœur d’un processus créatif, le désordre s’installe, le bureau ou la chambre toute entière peut devenir un véritable champ de bataille. Pratiquer un brainstorming devant un tableau procède de la même logique : faire des liens et permettre ainsi aux idées nouvelles de surgir ! Et la personne à haut potentiel avec son esprit qui papillonne peut se sentir bien dans ce capharnaüm. En revanche, quand le bazar s’installe de manière pérenne, cela n’a rien de motivant. Rester dans une pièce en plein chantier peut même peser sur le moral. Et ce n’est pas le fouillis ambiant qui aide à devenir plus innovant ! Il est vrai qu’il y a aussi des HP très rigoureux, qui aiment que tout soit bien aligné, bien présenté. J’ai de tout dans les copies que je corrige : mais le plus souvent, une écriture à peine lisible, des documents mal découpés et collés de travers, des traits tracés sans règle, à l’arrache … cela m’aide souvent à repérer des élèves HP. Alors, je félicite encore Lucie, étudiante et HP, d’avoir pris son courage à deux mains pour transformer son appartement en un espace propre, ordonné et dans lequel, je ne doute pas qu’elle puisse bien travailler. Nous avions proposé des transformations des espaces de travail en un « avant / après » au cours d’ateliers et d’autres élèves avaient montré une transformation spectaculaire. Alors, HP qui me lisez, à vos placards, tiroirs et sacs poubelles ! Faites le calme autour de vous en mettant en œuvre un minimum d’organisation afin qu’une douce quiétude vous accompagne. ???? Nathalie C  

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Billet N° 28

Billet N° 28

Tout est important… Une de mes casquettes professionnelles me permet d’être devant des élèves et de leur enseigner l’histoire géographie. Quelle matière merveilleuse pour repérer les élèves HP !! Pourquoi donc ? eh bien, parce que se révèlent alors quelques-unes des caractéristiques de la douance dans ce qu’elle a de mieux et de …. Compliqué. Souvent l’élève à haut potentiel aime cette matière, surtout si on la rend vivante. Son excellente mémoire lui permet d’y réussir sans trop d’effort. Disons que les années collèges sont des années plutôt faciles. Cela se complique quand viennent les exercices de développement construit. L’élève HP a une vision synthétique des choses et il comprend souvent difficilement qu’il soit utile de développer. « Ah, vous voulez que je blablate » me disait l’un d’eux ayant cerné (enfin ????) ce qui était attendu, c’est-à-dire des exemples, des arguments …bref, un vrai développement nuancé et riche. Si cette difficulté se lève sans trop de mal, il y en a une autre qui pointe vite, et souvent en même temps que le développement construit de fin de collège ou la question problématisée du lycée, c’est l’organisation des idées. L’histoire est une suite d’événements pour l’élève HP, un enchaînement de faits, de connexions possibles qu’il peut laisser filer comme bon lui semble. Les liens se font entre connaissances politiques, culturelles, économiques, sociales …c’est sans fin. Et c’est un vrai bonheur d’avoir un élève HP dans sa classe : les questions fusent et parfois même, dans tous les sens. Comme c’est vivant ! Comme c’est stimulant ! En revanche, devant sa copie, l’élève HP a du mal à construire un plan …disons un plan logique ou cohérent. Tout s’enchaîne sans vraiment de structure claire et c’est souvent une énorme difficulté pour lui de cerner ceci. Organiser les idées ! Il suit sa pensée et note les idées comme elles arrivent. Pour lui, l’enchaînement est logique ; en revanche pour celui qui le lit …c’est souvent moins clair …voire pas clair du tout. Il y a encore un écueil et non des moindres : tout est important…donc rien n’est important. (J’inverse ici le sens de la citation de Keith Haring : "Nothing is important...so everything is important.") L’élève HP ne sait pas hiérarchiser l’info. Son esprit atypique va s’arrêter sur un détail, sur un fait qui pourrait paraître assez insignifiant alors qu’il laisse de côté des événements essentiels. Cela m’a sauté aux yeux encore dans mes dernières corrections : c’est certes précis de se rappeler qu’un secrétaire du PCUS a applaudi Staline 11 minutes avant de se rasseoir, ce qui lui a valu d’être ainsi repéré comme ennemi du régime mais …. est-ce plus ou moins utile que de  … citer les dates de la grande Terreur, ou le bilan humain global de cette répression. « Euh… pourquoi faire ? » me dit l’élève HP. « Bien sûr que je le savais mais je ne pensais pas que c’était important. » Et voilà le big problème, l’attention s’arrête sur un point précis, quelque chose qui a éveillé l’esprit car c’est un peu étonnant, cela sort un peu du cadre…mais l’élément clef est oublié. « C’est évident cela Madame ... » comprenez, c’est évident donc je ne le dis pas. Malheureusement, on ne peut évaluer que ce qui est écrit sur une copie, pas tout ce qu’il y a dans la tête de l’élève. Si mes élèves de terminales lisent ce post, certains vont se reconnaître et être un peu moins zen … Pas de panique. On a encore du temps pour améliorer tout cela. Et sinon, c’est bien en transmettant une méthode que ces difficultés peuvent être levées…pour ne garder que le meilleur… soit des connaissances riches, une réflexion pertinente et un esprit critique délicieux ! Nathalie C

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Billet N° 27

Billet N° 27

SILENCE RADIO Les parents que je rencontre sont encore trop souvent dans la démarche de ne rien dire à l’équipe enseignante lorsque des tests ont été faits confirmant la précocité de leur enfant. Bien sûr si ceux -ci sont initiés par l’équipe éducative, les résultats sont couramment communiqués. Ce n’est pas dans ce cas que cela me questionne. C’est lorsque les parents sont eux-mêmes à l’initiative des tests ou bien lorsque l’enfant a changé d’école et que les tests sont tus dans le nouvel établissement.  J’entends trop souvent « nous n’avons rien dit car nous avons peur des conséquences », « non, nous ne disons rien pour l’instant ». Je comprends l’attitude des parents : les préjugés qui collent encore à la douance expliquent leurs craintes. Ils ne veulent pas paraître les parents « pénibles » ou les parents qui seraient « sur le dos » des enseignants…alors motus sur le sujet. Il y a aussi malheureusement des enseignants qui renvoient des paroles qui font mal. Mais si l’on veut progresser, ce n’est pas souhaitable de garder le silence, les conséquences sont trop souvent délétères. Pour l’enfant tout d’abord : comment peut-il appréhender sa singularité de manière positive si tout est gardé secret ?  Ne rien dire aux professionnels avec qui il est censé travaillé dans la confiance et la bienveillance ? Comment ce secret peut-il apporter quelque chose de bon ? Pour les parents : comment espérer une prise en charge tenant compte de cette spécificité si rien ne filtre ? L’enseignant ne découvrira alors la précocité qu’en cas de problèmes …et cela n’apporte aucun avantage. Pour les enseignants enfin : si l’on adhère à une approche de co-éducation avec la famille, comment interpréter positivement la mise à l’écart d’une information comme celle-ci ? C’est pourquoi je conseille toujours de communiquer l’information à l’équipe éducative qui travaille avec l’enfant. Et si le parent est frileux, alors chercher dans l’équipe, l‘enseignant dont on sent qu’il sera plus réceptif. Il est vrai que si l’enfant est au primaire, c’est parfois plus compliqué. Mais cet échange peut tellement apporter : l’éclairage sur l’élève est plus global, l’enfant peut accueillir pour lui-même cette particularité, les parents peuvent observer un meilleur accompagnement et les enseignants avoir des clefs bien précieuses. Ceux qui franchissent le pas ont, dans l’écrasante majorité, reçu des enseignants un accueil réconfortant. Alors en un mot comme en cent … communiquez !!! Encore une fois, sans brandir un étendard , mais sans non plus taire cette composante de la personnalité de votre enfant. Nathalie C

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Billet N° 26

Billet N° 26

Esprit curieux, curieux d’esprit ! L’approche qu’un haut potentiel a du monde qui l’entoure est singulière. La singularité que je voudrais pointer ici porte sur ses goûts et ses domaines d’intérêt. Sa curiosité insatiable le pousse à explorer des sujets, beaucoup de sujets et souvent ceux-ci sont inhabituels. Il y a les traditionnels thématiques des dinosaures, des planètes et des trous noirs. Mais il y a aussi plus étonnant. Une jeune lycéenne HP me posait la semaine dernière, à la fin du cours, une question sur le système politique roumain ! Tel autre HPI collégien m’a confié qu’il a développé un élevage de fourmis … Cet aspect est à mes yeux drôle, touchant et tout simplement fantastique. Quand ils m’ouvrent ainsi leur cabinet de curiosités, j’y vois toujours une marque de confiance et cela me réjouit. J’ai eu ce matin même la clef pour comprendre pourquoi j’y suis autant positivement sensible. C’est même une façon pour moi de repérer certains élèves HP. J’avais déjà témoigné de cela au sujet de la pertinence de leurs questions. Eh bien , les centres d’intérêt très pointus de certains HP sont ainsi aussi une marque de fabrique. La clef qui m’a été rapportée ce matin, concerne une enseignante que j’ai eue en première en français et qui a confié que, deux élèves lui avaient, (je cite) ,« pourri sa carrière » P.F et Nathalie Chardon !!! Pourri sa carrière, waouh ! Qu’ai-je donc fait pour ? Eh bien, passionnée que j’étais de littérature, je dévorais plusieurs livres par semaine, jusqu’ici tout va bien. Je participais énormément en cours, ça va toujours.  Mais, offense ultime, j’ai osé apporter mes centres d’intérêt en classe. Le hic est que je n’ai pas apporté les auteurs attendus, les classiques. Ma curiosité littéraire m’avait attirée vers des sentiers moins défrichés. Je revois encore la tête de cette enseignante quand j’avais proposé Bram Stocker avec « Dracula » comme possible objet d’étude, ou combien elle contenait à la fois sa colère et sa consternation quand elle m’avait rendu une copie où l’ouverture de ma conclusion était une citation de Woody Allen au sujet d’un cervidé bien peu conventionnel. Certainement, mes propositions l’ont déstabilisée. Il n’y avait pourtant aucune intention négative de ma part. C’étaient mes préférences de l’époque et j’avais envie de les partager. Bien embêtant quand même quand on réalise que cette prof avait face à elle, une élève active en cours, passionnée, curieuse, lectrice et d’un bon niveau. Et son ressenti est que je lui ai « pourri sa carrière » !! Mais cela devrait être tout le contraire ! Les élèves à haut potentiel par leur appétit parfois étrange sont autant de bulles de nouveautés, de remèdes à l’ennui, de pépites dans des journées qui, sinon, sont parfois quelque peu monotones. Je remercie vivement tous mes éleveurs de fourmis, mes amateurs d’institutions politiques roumaines et tous les autres !  Merci pour les contrastes saisissants qu’ils osent ! Ainsi pour conclure, j’oserai demander, qu'y a-t-il de plus beau qu'un arbre au printemps, à part peut-être un cerf chantant Stranger in the night au clair de lune avec des guêtres ? Woody Allen. ???? Nathalie C

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Billet N° 25

Billet N° 25

C’est comme un perpétuel lâché de ballons… C’est en écoutant une émission sur la psychiatrie avec Raphael Gaillard que j’ai entendu cette expression… un perpétuel lâché de ballons… Ce professeur de psychiatre expliquait qu’il adorait Diderot car il y trouvait une force paradoxale. Le paradoxe de la rationalité, avec les Lumières et l’ambition de l’Encyclopédie, mais aussi en même temps, la force d’un esprit qui rebondit toujours. Et avec Diderot, selon Jules Barbey d'Aurevilly, « c’est comme un perpétuel lâché de ballons… » Peut-on trouver meilleure définition de la douance ? La douance, c’est ce paradoxe : force de la rationalité et esprit rebondissant. Lorsque cet équilibre est atteint, le meilleur peut s’exprimer. Lorsque le cadre est donné et que le HP en comprend l’intérêt et la finalité, sa créativité et son inventivité peuvent s’exprimer et ouvrir des voies nouvelles. Mais c’est aussi, une excellente approche pour comprendre ce qu’attendent les hauts potentiels des expériences traversées. Cela peut s’appliquer à de nombreux exemples. Un jeune homme m’expliquait récemment sa déception suite à une expérience qu’il avait pourtant rêvée bon nombre de fois, qu’il avait attendue, qu’il avait avec persévérance provoquée ; mais l’expérience réalisée, il s’était rendu compte que ce n’était finalement pas si exceptionnel que cela. Finalement, il n’a pas eu son lâché de ballons. Pour les enfants, c’est la même chose. Quand ils sont petits, la découverte de l’école représente une attente immense. L’appétence pour cette nouvelle expérience est grande. Garantie de découvertes, de nourritures inédites pour leur esprit curieux. Cela me rappelle un tout jeune Thomas, qui, le soir même de sa première journée d’école confiait que certes l’expérience s’était avérée concluante, mais qu’ il était prêt et impatient de passer à autre chose. En une journée, il avait déjà eu son lâché de ballons ! Les 17 années d’école qui ont suivi ont présenté bien peu de nouveaux lâchés. Une jeune femme HP en quête de l’âme sœur me témoignait aussi que lors de rendez-vous, même si elle ne voulait pas au départ rencontrer uniquement des hommes HP, cela se faisait malgré elle. Avec une personne non HP, elle s’ennuyait souvent profondément. Point de ballons, encore moins de lâché. D’où des déceptions, des frustrations bien compréhensibles quand l’attente de la vibration forte est perpétuelle. Amertume après la tentative qui s’avère finalement fade. Insatisfaction suite à l’essai non jugé à la hauteur du fantasme. Quête permanente qui ne peut que conduire à des épreuves douloureuses. Mais si l’on sait repérer l’exceptionnel en toute chose… les lâchés peuvent se multiplier à l’envi. ???? Nathalie C  

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Billet N° 24

Billet N° 24

Dialogue avec les parents Catherine et moi avons organisé une rencontre avec plusieurs parents d’enfants à haut potentiel lundi dernier. Nous avons travaillé à partir de la charte d’accompagnement proposée pour les élèves à haut potentiel dans notre établissement. L’idée reçue que les parents d’enfants HP sont des parents pénibles, qu’ils veulent toujours en faire plus pour leur enfant, qu’ils sont aussi difficiles à gérer que leur progéniture…eh bien, comment dire … ?  J’inviterai volontiers tout enseignant qui pense ainsi (allez en cherchant bien, on doit encore en trouver quelques-uns ????) à nous rejoindre lors de ces échanges. Lorsque les parents proposent des pistes, je suis frappée par leur modération, par leur prise en compte du groupe-classe ainsi que par celle des contraintes de l’enseignant, de toutes les nuances qu’ils envisagent pour les enfants HP et pour tous les autres. Et comme le faisait remarquer une Maman, ce que nous faisons pour les élèves HP rejaillit positivement sur TOUS les élèves. Quand nous organisons ces temps d’échanges, il n’y a pas de posture contre l’enseignant, peut-être parce que l’étant nous-mêmes, les parents présents ne veulent pas nous heurter … mais non, je ne crois pas que ce soit la seule raison. Les parents sont parfaitement conscients de la difficulté de l’exercice. En revanche ils voient bien les ravages de certains comportements ou de certains fonctionnements qui perdurent chez certains professeurs. Une Maman me disait qu’elle ressentait encore chez certains enseignants une « logique d’humiliation ». Ils ont des suggestions, des propositions ! En voici deux rapides à mettre en place. L’idée est que l’enseignant aide à trouver du sens dans les apprentissages. Ø  Aider à faire du lien entre les idées/ les matières/ les apprentissages pour faire sens Ø  Dire aux enseignants qu’ils expliquent pourquoi ils demandent telle ou telle démarche Ce qui est revenu plusieurs fois aussi, c’est l’idée d’une relation dans la bienveillance, avec moins de verticalité mais plus d’échanges et de dialogues. La maturité du jeune expliquant son envie d’être considéré « comme un adulte ». Et comme si cela était nécessaire, soulignons à nouveau l’importance du dialogue enfants/professeurs/parents. Nathalie C  

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Billet N° 23

Billet N° 23

Malade de l’école Dans le cadre de la préparation de la conférence du 4 avril, nous avons échangé avec de nombreux enfants, adolescents souffrants ou ayant souffert de phobie scolaire, ainsi qu’avec leurs parents. Le constat terrible et qui mérite d’être répété à l’envi, tant certains enseignants ne semblent l’avoir encore intégré, est que le jeune souffre terriblement de ne pas pouvoir aller l’école. Certains collègues que j’ai encore entendus un poil ironique devant l’absence répétée d’élèves s’imaginent qu’avec un peu de volonté, un peu de courage, l’élève pourrait balayer ce problème et cesser ses absences répétées. A la place de « phobie scolaire », est apparue récemment l’expression de « refus scolaire anxieux ». Ce terme doit être utilisé avec prudence car il semble appeler à la volonté de l’enfant ou du jeune, ce qui n’est en rien approprié. Dans les textes de l’Education Nationale, il est utilisé le terme de « décrochage scolaire ». Personnellement, je préfère parler d’élèves « malades de l’école ». En effet, les jeunes que nous avons rencontrés souhaiteraient tous être capables d’aller à l’école. Tel Rémi (19 ans) qui en décrochage et préparant son baccalauréat seul chez lui, essayait, au moins sur le temps du déjeuner, d’aller à l’école pour manger à la cantine avec ses copains.  Tel Thomas (17 ans), tentant tous les matins, pendant plusieurs semaines, de venir au lycée mais se bloquant devant les grilles de celui-ci, incapable physiquement de les franchir. Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas aller à l’école, c’est qu’ils ne peuvent pas. Et si l’on ne comprend pas ce point fondamental, eh bien, c’est un peu catastrophique. Culpabiliser l’élève, faire des remarques déplacées quand il revient… et ceci peut être le fait tant des enseignants que des autres camarades, ne facilitent pas les choses. Une jeune fille me faisait remarquer la différence d’empathie entre un élève qui revient après un séjour à l’hôpital pour une fracture par exemple, et celui qui vient en pointillé parce qu’il est malade de l’école. Réservons-leur la même empathie. Nathalie C

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Conférence sur la phobie scolaire

Conférence organisée avec le centre Archipel. Inscriptions conseillées au : 04 78 48 46 14 ou  jeunesse@centresocial-archipel.fr

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Ateliers collégiens et lycéens

Nous animons des ateliers pour les collégiens et les lycéens. Cliquez-ici pour avoir le document qui permet une inscription par courrier. Petit rappel : le nombre de places pour les ateliers est limité ! Ces ateliers visent soit à travailler la méthodologie, soit à acquérir plus de confiance en soi. PROGRAMME Programme "Confiance en soi"  5 séances pour : - évacuer son stress, son anxiété - augmenter sa concentration et son attention - apprendre à vivre plus sereinement ses émotions - dépasser la peur du regard de l’autre, la peur  du jugement - connaître et apprécier ses ressources pour se sentir plus confiant  è Les ateliers sont conçus de manière à  renforcer une image de soi positive, le but est de mieux se connaître et d’apprécier ses talents.    Programme "méthodologie" 5 séances pour : - apprendre à « apprendre »                     . développer sa pensée                     . structurer un développement                     . répondre aux consignes - s’organiser plus efficacement - prendre confiance en ses capacités !   è Le but est ici d’aider les enfants à développer des stratégies plus efficaces pour réussir à  l’école (collège et lycée)

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Billet N° 22

Billet N° 22

Comment le dire ??? Le choix s’impose parfois comme une évidence… Pour de multiples raisons, il apparait alors utile, important, nécessaire de passer des tests pour établir un « diagnostic » de son potentiel intellectuel. Je n’aime pas trop ce mot lui préférant « repérer » ou « établir un bilan », c’est à dire quelque chose de moins lié à un état maladif, mais tel n’est pas le sujet ici. Ma réflexion porte ici sur la façon dont cette proposition annoncée est interprétée et ressentie en amont. Lorsque cette recommandation est faite, peu importe par qui, en fonction de la façon dont celle-ci est présentée et reçue, le résultat obtenu diffère et pose parfois problème. Parfois, certains se mettent une pression très forte. Ils me disent : « et si je ne réussis pas ? » inquiets de ne pas être confortés dans l’hypothèse émise à leur sujet. S’il l’hypothèse ne confirme pas le haut potentiel, ils ont peur que cela ne les place à nouveau en situation d’échec. Pourtant il ne s’agit pas de réussir ou d’être recalé. C’est comme une photographie à un instant donné des compétences évaluées. Ils abordent cependant les tests avec une certaine appréhension, une appréhension certaine devrais-je dire. Pour certains l’angoisse est tellement forte qu’ils refusent de se faire tester. D’autres à l’inverse, quand ils sont très jeunes, n’en mesurent pas les enjeux. Comme me l’expliquait un Papa récemment, lors d’un premier rv chez le psychologue, son très jeune fils avait pu profiter de la visite pour jouer avec passion aux petits robots. Lorsque le deuxième rv fut annoncé, ce jeune garçon était ravi de retourner chez le psychologue pour, selon ses projets, jouer à nouveau. Son attention fut alors très volatile lors de la passation des tests, il jetait des coups d’œil répétés vers les petits robots restés bien seuls, beaucoup plus attirée par cette promesse de jeu finalement manquée que par les exercices proposés alors. Conséquence, sur certains items les résultats obtenus ne sont guère exploitables, ils sont biaisés et peu significatifs. Alors, il est vrai que les personnes averties expliquent en amont ce à quoi correspondent ces tests afin de créer un climat propice à leur passation. Mais … certains ne le font pas toujours. Lorsque les tests sont faits dans des conditions optimum, il en ressort moultes informations qui sont autant d’indicateurs utiles pour conseiller le jeune sur sa façon d’aborder ses apprentissages. Ce qui est visé n’est donc pas de décrocher un score mais bien de voir se dessiner un profil et d’y trouver des pistes de solutions. Pour les adultes, les tests peuvent permettre de sortir d’un sentiment d’échec ou de permanent décalage. Le test n’est pas la seule voie pour mettre un nom sur ce qui singularise un fonctionnement. C’est une possibilité parmi beaucoup d’autres. Mais veillons, quand la décision s’impose, à en parler de manière claire et sécurisante. Nathalie C

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Billet N° 21

Billet N° 21

Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? ? Cette semaine, lors d’une réunion de parents, j’ai encore constaté combien la douance était méconnue des représentants mêmes qui la composent. Echangeant avec un élève et sa Maman et après avoir fait le point sur sa scolarité, j’ai exprimé que j’avais repéré chez celui-ci un fonctionnement qui me faisait penser au haut potentiel. La Maman m’a confirmé que c’était effectivement le cas. Je fus surprise que la Maman n’ait rien dit mais elle m’a expliqué qu’elle n’en parlait pas car elle ne voulait pas le « stigmatiser ». Je respecte infiniment le choix de cette famille même si je ne suis pas du tout d’accord avec la démarche. Stigmatiser la différence :  évidemment que je comprends ce qui est refusé ici. Ne pas mettre une étiquette qui enferme, ne pas faire subir à l’enfant les conséquences d’un mot que l’on craint emprisonnant et dont on ne sait ce qu’il va attirer.   Mais en ne disant rien, ni à l’équipe enseignante, ni à l’entourage, ni à l’enfant lui-même, n’y a -t-il pas un écueil encore plus grand ? Celui de faire croire que cette singularité n’en est pas une et que l’on peut vivre bien dans ses baskets sans la prendre en compte. Ne parlons ici que de la personne concernée. Au moment où sont passés les tests, je vois beaucoup de familles qui témoignent, qu’une fois les résultats connus, le sujet n’est plus évoqué. Très nombreux me disent, « alors voilà, les tests confirment le haut potentiel et maintenant … ? » eh bien les tests passés ne marquent pas une fin mais plutôt un début. L’éclairage peut enfin se faire et l’acceptation est en chemin. Qui dit acceptation, dit possibilité d’en faire une composante de sa personnalité, composante connue donc valorisée dans ce qu’elle a de positif. Qui dit acceptation, dit possibilité de s’adapter aux autres car est enfin compris qu’il existe d’autres modes de fonctionnement. Qui dit acceptation, dit qu’il est envisageable d’en faire une force paisible, une force tranquille. (Pardon pour ce contexte campagne électorale années 80 ????) Il n’est ni question d’en faire un étendard pour le brandir afin d’excuser tel ou tel comportement, ou d’user d’un passe-droit, mais ni question non plus de le taire et d’en faire un tabou. Ce choix quand on est adulte relève de l’intime. Dois-je afficher à tous telle ou telle composante de ma personnalité ? Bien évidemment que non. Je fais ce choix d’adulte libre. Mais ne pas le dire à la personne concernée, faire comme si le test passé, tout était enfoui …pour n’y revenir que lorsque d’autres problèmes surgiront, s’avère souvent un fiasco. Quand les tests sont passés tôt, je pense qu’il est très utile d’aider son enfant à se construire en l’accompagnant au mieux pour qu’il intègre sereinement cette part de lui. Ne pas le dire à l’équipe enseignante peut se comprendre car j’entends encore des propos de collègues sur le sujet, je vois la frilosité de certains face à l’accélération, les lignes qu’ils rechignent à voir bouger. Alors certains parents se disent que c’est mieux de maintenir cette information en dehors de la sphère scolaire. Alors pourquoi pas si la scolarité se passe bien et que le jeune est content de ce qu’il vit à l’école. Dans le cas contraire, échanger et travailler ensemble me parait toujours la meilleure solution. Nathalie C

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Billet N° 20

Billet N° 20

Réenchanter l’école Dans son livre « Petite Poucette » Michel Serres montre combien nos sociétés ont changé avec le développement de la technologie numérique. Cette révolution conduit à des modifications essentielles et les jeunes générations se trouvent face à un défi de taille. Celui de tout réinventer. L’école et la pédagogie ont-elles suivi ? hum… faut-il que je répète la question ??? Les apprentissages faits à l’école ne représentent plus que 18% des connaissances apportées aux élèves sur un sujet. Le pourcentage restant, soit 82%, est nourri par Wikipédia, les réseaux sociaux, les vidéos … c’est-à-dire par l’internet et non par l’école. La transmission du savoir n’est plus verticale. L’accès à l’information est devenu majoritairement horizontal. Cela concerne tous les élèves, mais pour les élèves à haut potentiel, c’est une arme à double tranchant. Les opportunités, les possibles qu’offrent le net nourrissent leurs curiosités et leur soif d’apprendre. Apprendre ce que l’on veut, au rythme que l’on veut… avec en plus, le système des liens hypertextes reproduisant l’arborescence typique du mode de fonctionnement du haut potentiel. Telle idée me suggère cette question, et voilà tout naturellement le lien qui me permet d’ouvrir l’approfondissement dont je rêvais… Même l’usage des cookies qui amène à d’autres articles ou vidéos pouvant potentiellement plaire, parce qu’il a consulté telle ou telle page, répond à la curiosité du HP. Il y a 40 ans, le jeune HP pouvait feuilleter longuement l’encyclopédie s’arrêtant à l’envi sur telle ou telle illustration.  Mais même s’il s’agissait d’une encyclopédie en dix volumes, celle-ci était comme limitée… alors que la toile est infinie, enrichie en permanence, source inépuisable de … tout. C’est le top pour le haut potentiel. L’école face à cela a-t-elle modifié son approche pédagogique ? En France, le retard est énorme à la hauteur de l’ennui qu’il suscite. La crise du covid a montré aux élèves HP que finalement l’école à la maison était possible. Combien m’ont témoigné que ce fut une expérience géniale, que ce sont les meilleurs mois qu’ils ont récemment vécus. Être à la maison, avancer à son rythme, garder de grands moments où ils pouvaient jouer ou faire toute autre activité de loisirs… et ne pas avoir le stress de l’évaluation … qui dit mieux ? Certes pour certains les interactions sociales ont manqué ; mais beaucoup témoignent que grâce aux réseaux, ils échangeaient avec leurs camarades. Il y en a aussi qui rapportent qu’ils avaient enfin la paix. Plus besoin d’avoir peur, plus besoin d’être stressé par tel ou tel autre élève, fini le harcèlement sur la cour ou lors des pauses. Le retour en présentiel a alors été compliqué. Retour à un rythme qui n’est pas le sien. Retour aux échanges avec ses pairs, ceux-ci n’étant pas toujours dans la bienveillance. Retour devant un enseignant qui relève (pour certains, je sais, pas tous !) plus du hussard noir de la République que du Youtubeur branché, celui-là même qu’il suit avec avidité grâce aux écrans. C’est difficile et douloureux. Si l’on rajoute à cela, l’ambiance anxiogène liée à une pandémie qui n’en finit pas. Et dernière cerise sur le gâteau, une guerre qui vient de commencer à l’Est de l’Europe, on peut peut-être apporter un élément d’explications à la vague de ruptures scolaires enregistrées depuis septembre. Certes, en septembre, la guerre n’était pas engagée, mais les tensions étaient déjà extrêmes. Cela fait beaucoup, en tout cas beaucoup trop pour le cerveau et les émotions d’un haut potentiel. L’école devient donc un enfer. Y rester toute une journée devient impossible. L’ennui +++, les inquiétudes +++, les pensées parasites +++ Le cocktail est délétère et s’il advient alors un élément traumatisant ou un changement brutal, surgit alors la rupture scolaire ou le refus scolaire anxieux ou la phobie scolaire. Au choix … c’est la même chose. Sauf que l’idée de rupture scolaire est à mes yeux plus adéquate car cette réaction arrive sans crier gare auprès d’élèves qui, au demeurant, adorent apprendre et ne comprennent pas du tout ce qui leur tombe dessus. L’école est le catalyseur d’un mal diffus et profond à la fois. Le nombre d’élèves que j’ai vu craquer cette année depuis septembre est effrayant, il y en a de plus en plus et, de plus en plus jeunes. Pourtant certains enseignants adoptent des méthodes pédagogiques nouvelles car conscients de la situation, ils veulent faire bouger le mammouth. Mais ce dernier cille plutôt qu’il ne s’agite. En effet, la pandémie a gravement impacté les conditions de travail des enseignants en créant beaucoup de stress, des tâches supplémentaires et un travail toujours plus lourd. Alors, suivre des formations pour mieux accompagner les élèves à haut potentiel est devenu… comment dire ? c’est quoi le contraire de priorité … ? Nathalie C

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Billet N° 19

Billet N° 19

Naïveté quand tu nous tiens ! Croire ce que dit l’autre… Croire que l‘autre est sincère… Croire qu’il est animé des mêmes intentions que soi... Cette perception des relations peut amener déboires et déconvenues. Sauf que c’est souvent le mode opératoire des personnes à haut potentiel. Naïves qu’elles sont de penser que la personne en face est animée des mêmes valeurs que les siennes. C’est un des décalages qui peut amener à des quiproquos relationnels et de grandes souffrances. Cela conduit à des ressentis de trahison, à des déceptions énormes et la tentation du repli n’est pas loin. Les codes relationnels des HP sont spécifiques. Et même si le HP sait s’adapter, cela fait mal de constater que l’autre ne dit pas ce qu’il ressent, qu’il calcule ou pire qu’il manipule. Illustration avec l’exemple de notre activité liée à A2précoce. Quand nous avons commencé, j’ai cru très naïvement que nous serions aidées, soutenues par celles et ceux qui, déjà au contact des HP, trouveraient en notre approche un éclairage, une expérience, un complément utile à leur propre travail. Nous sommes en effet sur le terrain, auprès d’élèves que nous côtoyons tous les jours, que nous avons à cœur d’aider au mieux.  Alors oui, nous avons rencontré certaines personnes avec cette même vision : « elles ont les mains dans le cambouis » comme aime à le dire le Dc Olivier Revol en parlant de Catherine et moi, illustrant ainsi notre travail de terrain. Idem pour notre éditeur, M André Soutrenon qui a tout de suite suivi et qui a permis la publication de nos deux livres et de ma BD. Je leur adresse un immense MERCI d’avoir été ces soutiens, c’est infiniment précieux. Mais, et là, je ne citerai personne…combien d’égo, combien de pré carré ont été défendus bec et ongles pour ne pas …ne pas faire quoi d’ailleurs .. ??? Je pensais assez naïvement que les personnes engagées dans l’accompagnement du haut potentiel feraient tout pour créer ensemble, un tout actif et solidaire. Ne courons-nous pas tous pour la même cause ? eh bien, il faut se rendre à l’évidence, non.  Egarée que j’étais dans mon monde de bisounours. Pas de relai de notre activité, de nos publications sur certains sites pourtant sollicités, promesses non tenues... etc… Mais peut-être était-ce aussi par manque de temps ?… peu importe. La colère a disparu car cela remonte aujourd’hui à plusieurs années, mais surtout, parce que les retours des personnes que nous aidons confirment la qualité de notre travail. C’est l’essentiel. Mais ma vision bisounours du « on va tous travailler ensemble pour faire bouger les choses » a pris du plomb dans l’aile. Il en est de même sur une cour de récréation quand le soi-disant « camarade » profite de la candeur du HP pour soutirer certaines confidences utilisées ensuite contre lui pour mieux s’en moquer. Idem dans les relations amoureuses, amicales, professionnelles…  donner sa confiance naïvement se révèle alors parfois dramatique. C’est d’autant plus paradoxal que le lieu commun est de penser que grâce à sa perspicacité, le HP va déceler le coup fourré, sentir l’arnaque, repérer plus aisément le mensonge. Son intelligence et sa vivacité le permettent parfois, par exemple s’il se conditionne en mode « doute ». Mais trop souvent, la projection de son soi intérieur et de ses valeurs joue contre lui. Son éthique l’amène à croire que la sincérité et la loyauté sont partagées par son interlocuteur. Alors, oui, le besoin de sens et d’authenticité placent les échanges à un niveau d’attente très haut. C’est exigeant d’être vrai. Mais peut-on (ou veut-on) ???? faire autrement ? Nathalie C

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Billet N° 18

Billet N° 18

Perfection blues Le perfectionnisme est tout autant un moteur qu’un frein, mais, le rapport à la perfection des personnes à haut potentiel, jeunes ou moins jeunes, peut s’avérer complexe. Quand ce mot « perfection » est évoqué, il laisse parfois émerger des images agréables. Plongeons dans l’enfance avec les petites couturières de Cendrillon : je revois les oiseaux et souris qui confectionnent sa robe. Elles travaillent à la perfection ! Les rubans tombent parfaitement, les dentelles sont aériennes et la robe terminée est féérique. Kei Kobayashi, le K unique de la gastronomie française est aussi un perfectionniste, il propose dans son établissement une expérience culinaire basée sur une qualité irréprochable des produits et reconnait que travailler avec lui n’est pas aisé tant il est exigeant et surveille tout …pour que ce soit parfait. Bon nombre de cuisiniers sont dans cette recherche permanente de la qualité absolue. Et que c’est beau, et que c’est bon, les papilles s’envolent sous d’autres cieux qu’à la cantine. Les exemples dans les domaines culturelles, techniques, scientifiques sont infinis, et, on le voit, sont moteur pour se surpasser et donner le meilleur. Cet absolu est souvent visé par les hauts potentiels. Ils ont conscience de ce qu’ils voudraient atteindre, de ce qu’ils pourraient atteindre. Cela se traduit par un investissement travail qu’ils veulent irréprochable, acharnés qu’ils sont à vouloir produire quelque chose de beau. Encore faut-il cependant que ce beau soit atteignable à leurs yeux. Car s’il ne l’est pas, ou s’ils croient qu’il ne l’est plus, eh bien ils préfèrent abandonner et ne plus se battre. Surgissent alors les « à-quoi-bon » ! A-quoi-bon m’appliquer encore puisque c’est raté !? A-quoi-bon persévérer puisque je vois que je n’y arrive pas, enfin pas à la hauteur de l’objectif que je m’étais fixé !? Ces gâteaux sont moins jolis que ce que je ne me suis appliqué à les faire, eh bien, je vais les malmener un peu, il n’y a plus aucun effort possible, l’action engagée vise alors à abîmer, à casser, afin d’aboutir à un résultat tout moche… le plus moche possible, à la hauteur du moche de ce que cela aurait pu être parfait. Tant qu’à rater, autant rater avec panache. Quand ce ne sont que des gâteaux, ce n’est pas trop lourd de conséquences. Mais si nous rapprochons cela du travail scolaire, cela peut devenir catastrophique. « Je n’y comprends rien en … (choisissez …maths, SVT, physique …) eh bien, cela ne sert à rien que je travaille puisque c’est fichu de toute façon ». Alors, l’élève laisse tomber. Plus d’investissement, ou alors le minimum. Les résultats restent bas et cela conforte l’élève HP dans son choix de ne rien faire ou de faire le minimum. Il y aussi le perfectionniste, souvent « la perfectionniste » d’ailleurs, qui se donne à fond dans son travail scolaire et qui, à l’inverse, obtient des notes très élevées. Alors, comme on aimerait voir des sourires, de la satisfaction, de la fierté face au travail réussi. Cela arrive heureusement. Mais il y en a beaucoup qui ne voit que ce qui n’a pas été atteint, les petits points qui manquent et qui donnent un 16 bien décevant. Le 19 même peut être très frustrant. Je crois cependant que le blues du perfectionniste pourrait évoluer vers un morceau moins déchirant. Viser la perfection, viser l’excellence, certes, si cela met en mouvement, si cela donne l’envie, celle de faire de son mieux mais à condition de se détacher résolument du jugement sévère que les yeux critiques du haut potentiel posent sur le résultat obtenu.  Le but est d’observer avec lucidité ce qui est réussi, ce qui est beau, ainsi que ce qui est encore perfectible. La lucidité fait ici parfois défaut pour n’éclairer que le négatif. Adopter de nouvelles méthodes de travail, faire oui mais « faire autrement », accepter que la perfection ne soit pas là tout de suite mais qu’elle est le but visé …tout cela aide à gagner en confiance et sérénité. Réaliser aussi que l’imperfection a du bon. La singularité d’une voix comme celle de Taj Mahal, avec ce léger voile qui s’accentue au fil des années, rend son blues encore plus touchant, encore plus vibrant…la petite note bleue varie en fonction de son inspiration et de sa volonté de créer une dissonance. Parfait, il l’est, dans son imperfection. Nathalie C.

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Billet N° 17

Billet N° 17

Célébrons le printemps en janvier … La situation est complexe mais je suis animée d’une fougue que je ne saurais refréner. Alors, j’aimerais apporter ma modeste contribution au contexte ambiant. Non, il ne s’agit pas de proposer de nouvelles méthodes pédagogiques permettant d’intéresser tous les élèves. Méthodes permettant à tous de réussir. Tous, c’est-à-dire ceux qui sont présents, ceux qui ont des besoins spécifiques, ceux qui sont absents car cas contacts, ceux qui sont absents car malades, ceux qui reviennent, ceux qui repartent … bref tout le monde. Non, ce n’est pas dans ce domaine. Non, il ne s’agit pas non plus de proposer une nouvelle organisation du bac. Depuis la réforme proposée par mon cher ministre, l’examen ne s’est jamais passé tel qu’il a été inventé et pensé. Epreuves annulées, épreuves supprimées, épreuves reportées … non, je laisse l’inventivité sur ce sujet s’exprimer depuis les instances ministérielles. Mon approche est beaucoup plus pragmatique et concerne le calendrier scolaire. Certes, celui de l’année 2021-22 est déjà largement calé, presque déjà entièrement consommé ; celui de 2022-23 est déjà établi et même certainement ceux des 10 années à venir. Mais justement. Les élèves à haut potentiel ont un rapport à l’école qui imposerait de modifier ce calendrier. Beaucoup d’élèves à haut potentiel commencent l’année sereins et ils y vont à fond. Découvertes de nouveaux enseignants, de nouveaux programmes. Le rythme change, ils sont curieux et ont soif d’apprendre … Mais plus ou moins vite, et souvent très très vite, le fonctionnement de l’enseignant est capté. Ses méthodes, ses points forts et fragilités sont synthétisés, car passés au scalpel… alors finie la surprise. La découverte de nouveaux programmes laisse peu à peu la place à l’ennui qui envahit bon nombre d’élèves HP car le rythme ne leur correspond souvent pas. Pour peu qu’ils soient confrontés à des méthodes qui conduisent à des nombreuses répétitions, x exercices à faire et à refaire, cela s’aggrave. Alors très clairement, pour une majorité d’entre eux, l’année scolaire est trop longue. L’idée serait de faire une année à durée variable. Certains tiennent jusqu’à Noël, d’autres peuvent encore donner le change quelques semaines ou quelques mois…mais que c’est difficile. Les regards s’éteignent, la participation s’étiole, les sourires disparaissent. Les masques n’empêchent pas de deviner un œil rieur ou non. Et en ce moment, ça rigole moyen, moyen. Certains vont même jusqu’à somatiser et développent des pathologies qui les éloignent un temps des bancs de l’école. Alors, une année plus courte, une année à géométrie variable en quelque sorte. C’est ce que l’on fait avec les accélérations, c’est-à-dire les sauts de classe ou les décloisonnements. N’hésitons pas à proposer ces solutions car je crains que mon idée d’année scolaire arrêtée à Noël ne soit pas bien comprise ???? et ne soit enterrée sous d’épais dossiers. Une mise en œuvre collective du saut de classe, une réflexion à plusieurs sur un passage progressif et bien accompagné, c’est proposé un second souffle indispensable et salvateur. Ne soyons pas trop frileux pour les envisager quand cela s’impose. Alors une même année pourrait compter plusieurs printemps… Nathalie C

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Billet N° 16

Billet N° 16

Le plus difficile est de commencer. Eh oui, car si l’on s’en réfère à l’engagement intérieur, on mesure la distance, on évalue le trajet futur et cela peut franchement calmer les ardeurs. Le frein est bien évidement la peur de ne parvenir à garder le rythme. Fiodor Dostoïevski, Virginia Woolf se doutaient-ils lorsqu’ils se mirent à écrire, du volume que produiraient leur œuvre ? Brassens mesurait-il qu’il ne lèguerait pas moins de 150 chansons ? Nabila qu’elle produirait 300 Millions de Tweet ? Mais je m’égare. Je m’égare d’autant plus que je ne souhaite en aucun cas me comparer à eux, je ne prétends ni avoir leur talent, ni avoir le désir d’écrire des romans, des chansons, ni de toucher 2000 euros pour un Tweet promotionnel, non. Je souhaite par quelques modestes chroniques partager quelques instants vécus avec mes chères et mes chers hauts potentiels. Alors, je me lance. Pour cette première, je souhaiterais partager avec vous l’immense bonheur que peuvent nous apporter nos élèves. Le bonheur est d’autant plus grand que l’investissement bienveillance que nous avons placé sur eux a été conséquent. Très dernièrement il m’a été donné de vivre un moment précieux. Un jeune garçon à haut potentiel alors lycéen avait, il y a quelques années, manifesté de moultes manières son désintérêt pour l’école. Je respecterai l’anonymat et vais le nommer Flavien. Il était l’illustration parfaite de l’élève retord. Remise en question systématique des contraintes, provocations plus ou moins réussies, surtout envers les enseignants évalués par lui-même comme incompétents, passages fréquents dans le bureau du responsable du lycée pour réexaminer encore et encore la pertinence de la poursuite de ses études. En même temps, Flavien était un élève curieux, actif en classe, participant de manière pertinente et montrant son esprit critique dés qu’il en avait l’occasion. La régularité dans le travail était compliquée et il a fallu un soutien collectif, une attention de tous les instants pour l’amener à conclure avec succès ses années lycée. Et puis comme beaucoup d’élèves, Flavien est parti ensuite faire des études supérieures, et j’ai perdu sa trace. Tout dernièrement cependant, alors que j’arrivais vers la sortie du lycée, je vois une grande silhouette et j’entends une voix que je reconnais qui dit : « ah, voilà quelqu’un que je voulais voir ! » Quelques minutes me furent nécessaires pour le reconnaître vraiment car son passage dans le lycée datait quand même de plusieurs années. Flavien, tout sourire, m’a alors expliqué son parcours, formation en France puis au Canada. Puis, soudainement, ouvrant rapidement sa pochette, il m’a montré avec une fierté bien compréhensible, son diplôme obtenu. Il me l’a présenté en me remerciant vivement, parce que, selon lui, j’y étais pour quelque chose ! J’ai su ensuite qu’il avait eu l’élégance de le faire avec tous les acteurs-clefs de sa scolarité, ceux qui ont su l’aider à traverser ses années difficiles. Quel bonheur ! Bonheur de mesurer le chemin parcouru ! Eberlué qu’il fût lui-même de devoir se muer en enseignant pendant une partie de son parcours !!! « Vous vous rendez compte, moi, prof ! » me disait-il ! Je suis certaine qu’il a dû transmettre à son public un savoir de manière passionnante. Je remercie encore Flavien d’être venu jusqu’à nous, équipe d’enseignants qui l’a aidé, accompagné et soutenu quand il était en difficulté. Il m’a donné le sourire pour tout le reste de la journée, de la semaine … et peut-être davantage encore. Nathalie Chardon

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